samedi, novembre 22, 2008

il était une fois une petite fille

Il était une fois une petite fille qui idôlatrait son papa.
Comme toutes les petites filles, somme toute, rien de bien original dans tout ça.
Il était une fois une petite fille qui grandissait sans bien s'en rendre compte.
et qui oubliait, sans doute volontairement, que tandis qu'elle grandit, son papa, lui vieillit.
Il était une fois une petite fille qui faisait des bébés et qui perdait sa rationnalité.
Car quand cette petite fille portait la vie, presque à chaque fois, son papa perdait un peu de la sienne.
C'est durant la grossesse de Martin qu'elle a appris que son papa avait hérité du cancer familial.
"allo Caro , bon il faut que je te le dise, les résultats de mes examens sont mauvais, c'est cancéreux".
Elle s'en souvient bien, la petite fille, ça a sacrément entaché cette période bénie de couvade. elle s'est follement inquiétée quand son papa a dû se faire opérer et à chaque fois qu'il devait aller se faire contrôler.
Mais les médecins sont forts et son papa est solide: le cancer a été vaincu; Martin est né et tout , ou presque a été oublié.
La petite fille a voulu faire un autre bébé. elle ne croyait pas aux malédictions , aux superstitions. Baliverne. La petie file était une cartésienne raisonnable et sensée.
Alors, la voilà portant un nouveau bébé en pleine forme dans son ventre.
Et la maman de la petite fille l'a appelée:
"Ma grande, Lundi papa doit se faire opérer: son coeur s'est détérioré de façon fulgurante; on ne peut plus attendre. On lui remplace trois valves lundi"
On va toucher au coeur de son papa.
La petite fille a du mal à le croire: son papa est un jeune homme; il est grand, il est fort. Les seules images qu'elle a de lui sont celles d'un homme escaladant des montagnes, courant encore et toujours, enchaînant les tournois de tennis, les prouesses sportives et les réussites professionnelles.
son papa ne peut pas faiblir, faillir.il est infatigable, inusable.
Et pourtant.
La petite fille cherche à comprendre; elle passe une nuit à lire, regarder, visionner, se documenter, s'informer.
Elle pourrait duper beaucoup de monde désormais et mener un colloque en cardiologie sans que quiconque se doute de la supercherie.
Car elle sait précisément comment et pourquoi les valves aortiques, mitrales et tricuspides paternelles sont détériorées.
Elle sait qu'on peut les remplacer par des valves mécaniques, inusables mais présentant un inconvénient majeur: la prise d'anti coagulants ad vitam eternam avec tous les risques que cela comporte. On peut aussi décider de lui poser des valves biologiques, d'origine humaines ou porcines qui présentent un autre inconvénient: elle s'usent et doivent être remplacées au bout de 15 ans.
Elle sait que pour pratiquer cette intervention, on doit ouvrir le sternum de son papa; on doit mettre en place une circulation extra-corporelle et, surtout, on doit, à l'aide de potassium, arrêter le coeur de son papa afin que les battements cardiaques ne gênent pas le chirurgien dans les gestes minutieux qu'il aura à opérer.
elle sait qu'ensuite, on fera redémarrer le coeur, naturellement, si tout va bien ou à l'aide de défibrilateurs.
S'il ne s'agissait pas de son papa, elle aurait l'impression d'être Abby ou Meredith et elle pourrait presque rêver que Lucas ou Derek soit à ses côtés.
Mais bon, elle a du mal auojurd'hui à rire, à s'amuser, à faire de l'autodérison.
son papa ne veut pas qu'elle débarque. elle ne le fera pas avant l'intervention; il prendrait cela comme un mauvais signe, un mauvais présage. Elle ira le voir en fin de semaine quand il sera sorti de réanimation.
Il voit du symbolique partout.
Et hier, au téléphone, il a dit à sa petite fille qu'il l'aimait. et elle en a pleuré. elle aurait préféré qu'il ne dise rien. Car il ne dit jamais rien. Elle déteste ces déclarations inhabituelles et douloureuses qui lui semblent testamentaires.
alors, elle a écrit au chirurgien qui doit opérer son papa. Geste absurde, enfantin et désespéré. Mais ça lui a fait du bien.

elle a un bébé dans le ventre mais elle est toute petite, cette fillette. Et , elle a peur , elle appréhende teriblement cette journée de Lundi.
Mais elle continue de se répéter que son papa est le plus fort, le plus insubmersible et que son coeur va endurer tout ça comme un roc. C'est obligatoire.

vendredi, novembre 21, 2008

penser à s'organiser

Petit compte-rendu médical de ma visite chez le gynéco .
Oui, ce blog devient terriblement impudique; c'est alarmant.
Je suis pliée de contractions en permanence mais elles n'ont aucune incidence sur mon col (nb pour les hommes : col de l'utérus: en gros, ce qui fait que bébé reste bien enfermé à l'intérieur et ne nous fait pas la blague de se sauver avant l'heure). J'ai donc un col super costaud, super fort, super musclé qui résiste à l'assaut de ces méchantes et douloureuses contractions.
J'en suis toujours à +12.5kgs depuis 1 semaine. Un exploit. je vais pouvoir m'enfiler ma tablette de galak aujourd'hui tant je suis fière de cette stagnation spectaculaire.
Ma hauteur utérine est très haute. Mon diamètre abdominale est gigantesque (photos à suivre)
Et , good news: Number3 a enfin daigné se retourner. Il a donc la tête en bas et les pieds dans mes côtes.
d'ailleurs cette nouvelle information a valu une frayeur à Martin. Lisa voulait comprendre pourquoi il était préférable que le bébé ait la tête en bas. Je lui ai donc vaguement expliqué que c'était plus facile de le faire sortir dans cette position et que, parfois, lorsqu'il gardait les pieds en bas,on devait l'extraire autrement: par le ventre. Bon, j'aurais dû m'abstenir de toutes ces précisions médicales. Elles ont évidemment passionné Lisa qui avalait goulûment les détails gores que je pouvais lui donner. En revanche, Martin n'a pas fini son repas, terrorisé à l'idée qu'on me découpe le ventre avec de gros ciseaux pour aller chercher ce bébé qui commence à lui casser les pieds.
et puis, cette visite chez le gynéco m'a fait prendre consicence qu'il serait peut-être temps de penser que ce bébé va, effectivement, sortir un jour.
Le gynéco m'a en effet demandé si j'avais pris mon rendez-vous avec l'anesthésiste.
"Euh, non? pourquoi? il le faut, déjà?
- vous allez bientôt débuter le 8° mois donc, oui, ce serait pas mal d'y penser"

8° mois.
non mais c'est pas possible.
Et pourtant, j'en ai vraiment assez de cette grossesse trop grosse et trop douloureuse.
Mais là, j'ai eu un choc.
J'entre donc dans le 8° mois;
A ce stade-là, pour Lisa et pour Martin, tout était prêt: prénom choisi, valise dans l'entrée, chambre toute belle,bien décorée avec les doudous, les nounours, les joujoux un peu partout.
et cette fois-ci....comment dire...
cet enfant n'a pas encore de lit, pas encore de chambre, pas de transat, pas de siège-auto, pas de place dans la voiture d'ailleurs.
La chambre qui est censée devenir la sienne est toujours celle de sa grande soeur car les travaux n'ont pas commencé. et les travaux n'ont pas commencé car on n'a toujours pas choisi l'entreprise qu'on embauchait.
Les couffins, lits, nacelles, poussettes etc trônent dans le grenier, quelque part, sous la poussière. Il faut donc aller les chercher et, tant qu'à faire, les épousseter, les laver, les embaumer.
Les vêtements de number3 ne sont pas prêts: il faut encore fouiller dans les 70 cartons de fringues diverses et variées pour y dénicher les pyjamas et bodys naissance /1 mois qui sont, sans nul doute, mélangés à d'autres vêtements en 2/3/4 ans.
il faut les trier: les pyjamas roses, les pyjamas bleus et conserver les deux puisque , notre organisation est telle que number 3 est toujours asexué.
On a tout de même avancé sur un point: number 3 n'a plus que 4 prénoms. on devrait parvenir à en éliminer 3 d'ici 2 mois.
Et puis, il va surtout falloir penser à organiser la garde des deux grands: j'aimerais beaucoup cette fois-ci connaître avec exactitude la date et l'heure précises de mon accouchmeent mais ce n'est pas possible. Et , même lorsqu'il travaille à Paris, Pedro met deux petites heures avant de renter. il risque d'ailleur fortement de passer quelques jours au Luxembourg en Janvier.
Bref, il me faut me préparer au plus angoissant: partir seule à la maternité en laissant les enfants à je-ne -sais qui. il faut que j'alerte les voisins, les tatas, la belle-mère injoignable.
J'ai suffisamment traumatisé mon fils comme ça: on va éviter de le faire assister à l'accouchement de sa mère un soir d'hiver, au coin de la cheminée.

jeudi, novembre 13, 2008

les petites manies de lectrice

Un jour, je vous parlerai de mes gros défauts; de ceux qui m'exaspèrent et qui me font bien souvent penser "si je n'étais pas comme ci ou comme ça, comme tout serait plus simple et plus agréable"
Mais on va commencer par du plus léger.
C'est bien connu, on ne dévoile pas tout dès la première séance d'une thérapie; sinon, c'est qu'elle n'a pas lieu d'être.
alors je vous parlerai d'abord de mes petites manies, parfois honteuses, souvent bizarres et dont je ne parviens pas à me débarasser. les manies de lectrice tout d'abord.

  • Quand je prends mon petit-déjeuner le matin, je dois lire. N'importe quoi. de préférence le roman que j'ai en cours mais, si je suis à cours de vraies lectures, je peux me jeter sur n'importe quel magazine: du nouvel obs (ça passe encore) à biba (ça le fait déjà moins)voire à TV magazine (et là, je suis décérébrée). Quoi qu'il en soit, il m'est impossible de boire mon café, d'avaler mes tartines sans avoir l'oeil rivé sur un texte quelconque. Le week-end, nous prenons notre petit- déjeuner en famille; c'est le seul moment de la semaine où nous pouvons nous offrir cet instant Ricoré: croissants chauds, oeufs à la coque, jus de fruit frais...le réveil parfait; la petite maison dans la prairie. Mouais...sauf que pour moi, le petit-déjeuner dominical n'est pas si joyeux, il faut bien l'avouer. Car je me force à nepas lire pour être sociable auprès de mon homme et de mes enfants, pour être avec eux, pour de vrai. Et c'est un véritable calvaire, je dois le confesser. Je me sens dépouillée, dépossédée et malgré les viennoiseries gargantuesques que mon Pantagruel est allé acheter, il me manque un ingrédient essentiel au petit-dèj parfait: le silence et mon livre.
  • je lis donc. Beaucoup je pense. tout le temps. dès que j'ai un moment, j'ouvre mon livre, mes livres car j'en ai souvent plusieurs en cours en même temps. Lisa a donc été heureuse de me confectionner en maintes occasions déjà de jolis marque-pages; certaine qu'ils me serviraient (celui confectionné pour son père dépérit sous la poussière de sa table de chevet...vous vous en doutez). et bien non. Je suis touchée, émue des petits cadeaux de ma fille adorée. Mais je ne peux pas. La seule manière envisageable pour moi de marquer ma page est de la corner. Il m'est physiqumeent impossible d'utiliser un autre moyen. J'éprouve ce besoin impérieux de marquer le livre du fil de ma lecture: je corne, je plie, je tâche aussi beaucoup mes livres. remember, ils m'accompagnent partout et sont souvent associés à une autre activité TRES fréquente: me substanter. Les pages sont donc joliment agrémentées de nutella, de confiture, de traces de thé, de café... L'une des raisons qui m'empêchent d'emprunter en bibliothèque. Quand je veux lire un livre, il faut qu'il soit le MIEN car je sais que, d'une façon ou d'une autre, je vais y laisser mes empreintes.
  • Inutile de revenir sur ce point plus longuement: je vous ai dit que pour mon petit-déjeuner, j'avais nécessairement besoin de lire. l'inverse est vrai aussi: quand je lis, j'ai nécessairement besoin de grignoter. Et plus précisément de me remplir de chocolaté, sous toutes ses formes. N'insistons pas sur cette manie insupportable. elle me joue des tours actuellement: je ne travaille plus, je lis donc beaucoup, tout le temps. Et donc, les 12kgs en plus qui s'affichent sur ma balance s'expliquent sans la moindre difficulté. CQFD
  • Quand je lis tout contre mon chéri qui s'énerve face à un PSG/ LOSC apparemment passionnant; j'ai besoin (encore!) qu'il me masse la voute plantaire. moment de délice absolu: moi, plongée dans ma lecture et dont les pieds se font chaloupement caressés par l'Homme , de retour au bercail, un verre à la main, une télécomande dans l'autre, un match débile face à lui. Un Cliché terrible mais dans lequel , je l'avoue, je me complais un peu. J'aime quand nous sommes tous les deux profondément investis dans un plaisir solitaire (on parle de lecture et de télé ici, ne vous affolez pas) mais qu'on le fait côte à côte, avec quelques caresses nous reliant l'un à l'autre.

Stop for today.

mercredi, novembre 12, 2008

4 ans d'école déjà

 

 

 

 


ça passe tout de même très vite: voilà déjà 4 ans que Lisa va à l'école.
et 4 jolies portraits de miss frisette qui perd peu à peu sa bouille de bébé et se transforme en petite minette.
allez, à vous de me les replacer dans l'ordre!
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mercredi, novembre 05, 2008

émotion



juste pour que la date soit marquée dans mes fichiers, dans mon album virtuel.
Evidemment, cela n'a aucun rapport avec les enfants du bonheur.
Quoique.
Quoi qu'en disent les pessimistes, les médisants, je veux me laisser aller moi aussi à ce moment de rêve et d'espoir.
Je veux aussi croire, ne serait-ce qu'un instant que cette élection historique est un signe de bonheur, un signe d'un meilleur.
Je ne saurais expliquer d'où vient cette ferveur que je partage. Je n'arrive pas vraiment à mettre de mots sur cet enthousiasme, cette liesse et cette admiration saine et belle que le peuple américain éprouve pour cet homme.
Peut-être en avait-il juste besoin et qu'Obama a simplement servi de transfert?
Qu'il n'a été qu'un prétexte?
Peut-être.
Mais peu importe: le jour est beau.
La sobriété de cet homme, son regard bienveillant et son sourire éclatant ont fait disparaître une morosité pesante.
J'avais un peu perdu la foi moi aussi. Ce matin je sens qu'elle renaît. Car il m'inspire confiance.
Car je pense possible que certains hommes changent le cours de l'Histoire et marquent une nation de leur nom.
Positivement cette fois-ci.
Je sens qu'il s'agit d'une étape primordiale, que ce jour est une date clé, que nous vivons un vrai et grand moment d'Histoire.
alors je le note ici.
Pour le souvenir.

vendredi, octobre 31, 2008

être parents



Je vous épargne les photos du Jour J de l'accident. Trop affreux.
Là, il est certes coloré et balafré mon petit bonhomme mais, au moins, il n'est plus enflé et ressemble bien moins à un boxeur.
alors voilà, voulant jouer à Spiderman, Martin a pris conscience que, non, il ne savait pas voler et que, oui, quand il s'élançait, il retombait très fort. Parfois, par chance, il retombe à un endroit sans danger. Parfois, il retombe sur un meuble en bois bien dur et on entend un gros bruit sourd et on voit jaillir le sang de la joue, de l'oeil et on a peur.
Inutile de vous dire que lui s'en remet très bien. Il a hâte de coller sa photo d'hôpital dans son cahier de vie pour l'école afin de pouvoir fanfaronner auprès des copains: et moi j'ai été à l'hôpital, et moi, on m'a recousu et moi, maman m'a dit que j'ai été super courageux etc....
Inutile de vous dire que ça ne lui a pas du tout servi de leçon car il est de nouveau constamment perché sur des objets incroyables; il est de nouveau en train de courir, sauter, escalader, grimper partout. Il a tout de même une petite pensée pour sa mère affolée et lui dit gentiment "Ne t'inquiète pas , maman, c'est pas dangereux, maintenant, je SAIS voler".
Bref, je pense que cette première frayeur n'est que la première et que Pedro et moi risquons fortement d'être confrontés à d'autres péripéties du même ordre.
Et , ça me terrorise.
Car être parents, c'est magnifique ,c'est formidable mais c'est aussi une source d'angoisse incommensurable.
On ne pourra pas être derrière nos enfants en permanence et, même quand on est là, les catastrophes peuvent se produire sans qu'on ait le temps de comprendre, de réagir (j'étais 1 mètre derrière Martin quand il a chuté)
Et c'est terrible de constater que nos petits sont vulnérables.
J'ai compris que si la blessure de Martin m'a autant affectée, si cela m'a empêchée de dormir durant quelques nuits, c'est à cause de ce sentiment. Face à sa petite bouille amochée, j'ai été percutée par mon impuissance. Quoi que je fasse, et même en tentant d'être la mère la plus prévenante possible, je ne pourrais empêcher mes enfants de se blesser, de souffrir.
et ce précipice devant lequel nous nous trouvons en tant que parents, ce vertige du possible, de l'accident potentiel, du danger qui les entoure me terrifie.
il faut vivre avec, dit-on, sinon, on ne vit plus. Mais j'ai mal à l'idée de ne pouvoir les protéger de tout; j'ai mal à l'idée de ne pouvoir leur construire une bulle de coton les enveloppant en toutes circonstances; j'ai mal à l'idée qu'ils vont devoir se construire aussi avec des douleurs, avec de la tristesse, avec de l'inquiètude.
J'aimerais tellement qu'ils puissent vivre au pays des bisounours, j'aimerais tellement qu'ils ne sachent jamais ce que souffrir signifie. Et c'est impossible. Et ce sentiment est un vertige avec lequel il nous faudra vivre durant toute notre vie de parent.

Désolée, j'aurais pu écrire un billet plus drôle sur la transformation de mon fiston en Albator mais, je n'en suis pas encore totalement remise!

mercredi, octobre 15, 2008

salsa du démon

Martin a définitivement pris sa revanche sur sa soeur.
Cela faiait trois ans qu'on nous bassinait sur la différence de caractère entre nos deux enfants: l'une était une diablesse,l'autre un vrai petit ange, une crème, un bonheur de douceur et de tendresse.

Cette période est révolue.
L'ange s'est peu à peu transformé en diablotin et sa mère est obligée d'endosser le costume de Carabosse pour tenter de le discipliner un peu.
D'abord, l'école, ça a des avantages , certes , mais aussi quelques petits inconvénients.
Car les garçons y apprennent très vite à donner des coups de pieds, des coups de poing et c'est trop la TE-HON si on joue les gentils. Oui, même à trois ans.
Alors, Martin s'est endurci et se transforme en canaille et sauvageon.

Je pensais que les soucis modesques ne touchaient que les petites filles et qu'avec Martin, je serai relativement tranquille.
Que nenni.
Un garçon, à trois ans, et bien que Mardi gras soit encore loin, se doit d'être spiderman accessoirisé: le slip, les baskets, les chaussettes,le jean, le polo: tout doit être estampillé spiderman.
C'est pénible pour deux raisons:
1/ D'abord parce que cela occasionne des crises monumentales et insupportables le matin à 8h17: "non maman, tu t'es trompée, je veux mon slip spider"
"il est dans le lave-linge Martin, aujourd'hui, on va mettre le slip Bob the Builder, il est chouette aussi."
"non, il est trop nul" (soit dit en passant, l'école apprend aussi de bien jolis mots)
bref: THE crise à cause d'un homme/arraignée tout à fait improbable et vraiment ridicule dans son truc moulant .
Ce qui me permet d'arriver au point numéro 2
2/ la mode spiderman est pénible car ....c'est moche. et j'en ai un peu assez de voir mon fils affublé de bleu et de rouge à toutes les sauces.

Mais, en dehors de l'école, Martin a réussi tout seul comme un grand à devenir une petite terreur. Il s'applique avec une précision dantesque à refuser, contredire absolument tout ce que je lui demande. Dans les moindres détails :
"Martin,monte dans la voiture, on est en retard (oui, c'est un credo, un leitmotiv chez nous)"
"non, je cours un peu dans le jardin pour mes muscles (super important ça aussi chez un mâle de 3 piges: la force, les muscles, la sportivité...)"
Il daigne monter dans la voiture...
"non, Martin, tu ne vas pas devant, assieds-toi sur ton siège"
"non, c'est moi le garçon, c'est moi qui conduis"
"Martin, maman va se fâcher très fort, tu m'obéis maintenant et tu vas t'asseoir sagement comme ta soeur (oui, je sais, c'est indigne ce comparatif entre enfants..;mais il est 8h25, bordel)
"ma soeur, elle est nulle c'est une fille (sans commentaire)"
il finit par aller s'asseoir, Alleluiah, nous voilà sur le chemin de l'école. Lisa va pouvoir être à l'heure en classe.
Martin...pas sûr.
Car, comme désormais tous les matins, pendant que j'embrassais sa soeur et que je lui souhaitais une bonne journée, mon mini Faust s'est esquivé et a décidé qu'à 8h33, c'était l'heure idéale pour jouer à cache-cache dans le grand parc arboré et labyrintesque de la mairie.
tous les matins donc, nouvelle coutume de la famille: je perds mon fils.
Tous les matins, je le retrouve , hilare, caché dans un bosquet quelconque.
Je me fâche, il pleurniche.
Et puis, face à ses copains qui l'observent, il reprend le dessus et me lâche un "de toute façon, c'est moi le plus fort, c'est moi le chef "

Il m'épuise.

lundi, octobre 13, 2008

I had a dream

Cetre nuit, j'ai rêvé.
C'est déjà assez exceptionnel car, d'une part, lorsque cela m'arrive je ne me souviens généralement de rien.
Mais, par ailleurs, cela m'arrive peu ces temps-ci car pour pouvoir rêver, il faut dormir. Or, je ne dors pas ou très peu.

Mais cette nuit,allez savoir pourquoi, number3 m'a laissé passer une nuit relativement tranquille. et j'avais retrouvé mon ours protecteur à mes côtés. J'ai donc dormi comme un bébé et j'ai rêvé.

J'ai rêvé de cette famille que nous créons Pedro et moi. J'ai rêvé de Martin et de Lisa accueillant leur petit frère ou leur petite soeur.
J'ai rêvé de nous 5 au coin d'un feu de cheminée, s'entourant, se serrant les uns les autres; admirant, émerveillés le nouveau-né.
j'ai rêvé des deux grands fiers de s'occuper de leur petit bébé, lui faisant des papouilles et des caresses.
j'ai rêvé de leur papa les faisant rire, leur inventant des histoires folles, leur construisant des cabanes de coussins et de couettes.
j'ai rêvé de leurs regard admiratifs et malicieux.
j'ai rêvé de leurs discussions: Lisa, Martin et leur papa qui leur explique le monde, ses curiosités, ses merveilles; tout en mangeant des caramels en cachette.
J'ai rêvé que je feignais de ne pas avoir vu leur gourmandise secrète, j'ai rêve que je me sentais bien, mon nouvel amour lové contre mon sein, au chaud, collé à moi, ce nouveau petit, fragile et plein de douceur.
J'ai rêvé du regard tendre et pudique de Pedro.
Car il ne dit rien mais je sais qu'il est fier de nous, qu'il est ému de notre foyer, qu'il m'aime aussi pour ça, pour les enfants que nous avons construits ensemble.
J'ai rêvé de notre amour encore et toujours partagé après 13 ans. J'ai rêvé à ce petit miracle de la vie: cette flamme née presque par accident et qu'on a su maintenir en vie, vaille que vaille (comme dans Koh Lanta, dirait Lisa), qu'on a su transformer en énorme foyer sûr, confortable, rassurant.
J'ai rêvé de ma vie.
Car tout est déjà là: bébé se construit tout doucement au creux de moi mais il fait déjà partie de nous.
les enfants le chatouillent, lui font des baisers et des caresses à travers mon ventre, lui parlent souvent.
Pedro ne me dit rien mais ses gestes et ses regards me montrent que ma maternité le touche, plus que les précédentes je crois; sans doute car c'est la dernière fois qu'il me voit porter son enfant.
Tout est déjà là. et je savoure avec délectation ce bonheur, cette chance d'avoir su me construire une vie si délicieuse.

mercredi, octobre 01, 2008

Il a trois ans



Ce n'est pas possible.
C'est mon grand bébé. C'est mon petit bonhomme. C'est mon nourrisson tout dodu.
Et il a déjà trois ans.
Je n'ai rien vu passer. J'ai l'impression qu'il est né hier.
Et il a trois ans.
C'est le petit garçon rêvé. Je n'aurais pu espérer mieux.
D'une tendresse incroyable avec moi et, surtout, en ce moment, avec sa soeur: il l'embrasse, la câline, pense à elle tout le temps, se marie avec elle 10 fois par jour.
Mais c'est aussi un petit mec qui a appris à l'école que le pied pouvait être très utile quand on le lançait sur le tibia d'en face; que la main pouvait laisser des traces rigolottes quand on la posait, avec élan, sur la joue d'en face.
Cela reste si rare que c'en est amusant. Et puis, il s'excuse tout de suite. Il est toujours conscient de ses erreurs et demande avidement pardon, terrorisé à l'idée que je puisse l'aimer un peu moins.
Sa maîtresse lui a déjà décerné la plame de l'élève le plus calme, le plus attentif, le plus sage de la classe.
Vous imaginez ma surprise: il passe tout de même après Lisa qui, durant ses années à l'école maternelle, m'avait habituée à de tout autre commentaire.
Il sait dessiner de jolis bonhommes rigolos.
Il adore faire des heures de simulation d'avion avec son papa: ils choisissent, complices, l'avion qu'ils vont piloter chaque samedi: le bleu, le rouge ou le blanc. Martin finit toujours par vouloir atterir sous la tour eiffel.
Il n'aime que ce qui roule ou vole et ne joue qu'aux voitures, camions, tracteurs, pelleteuses, avions, hélicoptères, fusées, charrette, autobus...C'est un garçon. J'en ai la preuve: génétiquement, les garçons veulent des trucs qui roulent et qui font vroum.
Quand il est né, Martin était entouré des poupées,barbies de sa soeur. En trois années, il a réussi à monopoliser tout l'espace de ses véhicules multiples. Les barbies se font désormais renverser, écraser, submerger par tout ce qui leur passe dessus (de motorisé, bien sûr...Ken est encore assez soft pour l'instant)
C'est un ptit coeur qi a peur du loup , qui a une imagination absolument débordante et qui s'avère être désormais (challenge réussi) plus bavard que sa soeur.
Il fait le clown tout le temps et chaque facétie me fait penser à Pedro. Comme son père, il veut faire rire, il veut amuser, il veut plaire par l'humour. Et il est déjà si drôle. C'est un petit comédien charmant.
Et facile. Tellement facile. Il a beau être dans une période "j'affirme ma virilité naissante..", il a beau vouloir jouer les petits durs costauds, il a beau vouloir me tenir tête, il a beau avoir besoin de se défouler sur sa mère après avoir été SI sage en classe..;Malgré tout cela, il est facile. Il suffit de le punir 5 minutes pour que les excuses et les câlins pleuvent et pour qu'il redevienne le petit nounours tendre et souriant qu'il est depuis sa naissance.
3ans déjà.

samedi, septembre 06, 2008

c'est la rentrée



J'aurais pu vous faire un billet bien noir concernant cette rentrée des classes.
Parce que je n'ai pas du tout l'emploi du temps souhaité, que mon temps partiel ne me sert à rien au vu du nombre d'heures de trou qui jalonnent ma semaine. Je désirais ne jamais commencer à 8h. C'est le cas 2 jours par semaine. Je souhaitais conserver ma salle, celle que j'avais aménagée à mon goût, celle dans laquelle trônait mon armoire magique au sein de laquelle je pouvais entasser MON bordel. Je travaille finalemnt sur 4 salles différentes, je dois souvent parcourir deux étages entre 9h et 9h05 ou entre 11h et 11h05 avec des centaines d'élèves qui prennet les couloirs et les escaliers pour un circuit de rallye et qui ne voient pas qu'au passage mon ventre aurait aimé être épargné par les coups de coudes, de sacs, de cartables.
J'aurais pu vous faire un billet noir car je cours au sens premier du terme à longueur de journée, notamment le matin lorsque je commence à 9h. Il me faut déposer Lisa à 8h30; Martin à 8h45 et prier la sainte Vierge pour que ces fichus travaux cessent,pour que ces fichus bouchons disparaissent afin que je puisse, de temps en temps, arriver à l'heure en cours. Alors, pour grapiller quelques minutes, entre les deux écoles des loustics, je cours, réellement, avec Martin sous le bras.
Number3 ne bouge pas beaucoup ces temps-ci: je pense qu'il est un peu chamboulé par ce nouveau rythme etqu'il ne comprend pas trop pourquoi sa mère l'agite ainsi dans tous les sens.
j'aurais pu vous faire un billet noir car Pedro a un mois de septembre bien occupé: on ne le verra que les week-ends et je ne peux donc compter que sur moi dans cette course effrénée que constitue chaque journée.
J'aurais pu vous faire un billet noir car j'ai fait ma rentrée avec une voix caverneuse, affreuse. je suis à la limite de l'extinction de voix et je souffre. il faut avouer que pour une prof, travailler sans voix, ça complique quelque peu la tâche.
J'aurais pu vous faire un billet noir car Martin n'a déjà pas été accepté en classe pour cause de conjonctivite carabinée, car Martin dort très peu, se couche tard, se réveille tôt et fait des cauchemars.
Vous voulez vraiment connaître la cause de son agitation soudaine?
Mon fils a des vers. youpi! je n'avais pas encore connu ça. Nous sommes donc en pleine phase vermifuge +collyre antibio pour les yeux +traitement préventif anti poux pour Lisa . Bref, comme d'habitude, je joue aux infirmières.
J'aurais pu vous faire un billet noir tout simplement parce que, entre les deux écoles, le collège, les cours à préparer, fignoler pour un niveau (4°) que je maîtrise mal, les inscriptions aux associations sportives, les foultitudes de paperasseries à remplir, les examens à passer au labo, les rendez-vous à l'hôpital, chez le gynéco...et tout ça, un peu trop en solo à mon goût...je suis,déjà, un peu sur les rotules.

J'aurais pu, donc.
Mais je ne le ferai pas.
Car, en cette rentrée, deux petits soleils illuminent mon ouragan.
Lisa et Martin sont fous de joie d'aller à l'école.
Martin tout d'abord qui a fait son entrée en Petite section de Maternelle et qui semble déjà y avoir passé toute sa vie. Dès le premier jour, il est allé s'installer en me disant "au revoir maman, à tout à l'heure". c'est moi qui ai dû me cacher pour essuyer ma larmichette.
sa maîtresse est formidable car, je cite "elle, elle ne se fâche jamais". et puis, il a déjà tout un tas de copains. bref, comme d'habitude pour lui et avec lui, les changements, les bouleversements se passent dans une facilité presque détroutante.
Lisa est encore plus heureuse que son frère: elle adore l'école primaire. et lorsque Pedro lui demande comment ça se passe au téléphone; elle est tout en superlatifs: "la maîtresse est formidable, la classe est superbe, les activités sont extraordinaires". Même la cantine qu'elle fréquente désormais assidument trouve enfin grâce à ses yeux: c'est un self, on peut choisri les entrées et les desserts, on porte son petit plateau tout seul..la belle vie, quoi.
Elle rentre tous les soirs et prend à peine le temps d'ôter son blouson avant de se mettre au travail. car, au CP, on ne rigole plus, on a des devoirs et Lisa adore ça.

alors voilà, tout va très bien. se lever le matin et voir leur frimousse ravie, voir leur sourire s'élargir, les observer en train de déjeuner, de faire leur toilette et de s'habiller à toute vitesse pour, vite, vite, vite, se rendre à l'école, c'est extra. tous deux partent en chantonnant, dansant, courant. lisa prend à peine le temps de me dire au revoir tant elle est impatiente.
J'avoue que dans ces moments-là, ma fatigue disparaît en un coup de baguette magique.

mardi, août 26, 2008

un 3°enfant

Depuis que je suis enceinte de number3 et depuis que c’est visible (soit, depuis quasiment le début pour être honnête), j’ai eu droit à un nombre incalculable de remarques en tout genre.
Je pensais naïvement que mon entourage, proche ou plus éloigné, se réjouirait simplement et sans doute possible de l’arrivée prochaine de cet enfant.
Ce fut fort heureusement le cas, la plupart du temps.
Mais tout de même, j’ai entendu, deci, delà :
• Ah bon, vous avez eu envie de’un troisième alors que vous aviez déjà une fille et un garçon ? La famille était équilibrée, ça ne sera plus le cas.
A croire que l’égalité des sexes, la symétrie parfaite restent une valeur familiale sûre, un gage de réussite en quelque sorte. Raterait-on quelque chose en procréant davantage de filles ou davantage de garçons ?
En bonne désordonnée que je suis, l’équilibre, la symétrie, les parallèles…c’est bien trop carré pour moi. Il était temps de bouleverser tout ça.

• Mais Martin est encore petit, Lisa aussi finalement. Vous n’aviez pas envie d’attendre un peu ? ça ne vous semble pas trop précoce ?
Là encore.. un délai respectable , raisonnable, honorable se doit d’être attendu avant d’envisager un nouvel enfant. Sinon…sinon quoi ? c’est pêché ? Que risque-t-on réellement dans le fait d’avoir 3 enfants assez proches ? quelques chamailleries et cheveux arrachés ? Quleques disputes et jouets cassés ? mais aussi et surtout, nous le constatons déjà, une sacrée complicité, des parties de fou rires infinies, des secrets fraternels échangés, des dérobades de bonbons, des mondes imaginaires inventés et partagés.
J’ai 13 ans d’écart avec mon petit frère. Les seuls souvenirs que j’ai de ma vie avec lui sont de lui avoir changé un nombre important de couches, de lui avoir donné pas mal de biberons, d’avoir été le chercher à la sortie de l’école maternelle, de lui avoir fait un nombre assez conséquent de rédactions au collège, de l’avoir sévèrement gourmandé de ne pas assez réviser pour le bac et, aujourd’hui encore, de m’inquiéter de ses sorties excessives et dépravées. Bref, mes souvenirs avec mon frère sont ceux d’une apprentie maman et non ceux d’une sœur.

• Mais Caro, comment vas-tu faire ? comment vas-tu gérer 3 enfants alors que Pedro n’est jamais là ? Tu comptes t’arrêter évidemment ? ce n’est plus possible de travailler .
Comment je vais gérer ? Comme d’habitude ,assez mal mais du mieux que je peux. Et, jusqu’à présent, bien que je me déprécie beaucoup dans ce rôle-là, je constate que, bonnant mallant, les enfants se portent plutôt bien, qu’ils poussent comme des fleurs, qu’ils ont un cerveau qui fonctionnent, bref que tout va bien.
Ca semble une évidence pour de nombreuses personnes mais non l’équation 1+1+1=3 ne siginifie pas nécessairement pour moi l’arrêt du travail. Cela se fera peut-être pour des soucis de garde, pour des soucis de poste qui saute. Effectivement, je prendrai un an auprès de mes enfants s’il m’est impossible de faire garder number3 par sainte Patricia ou si le rectorat àa la judicieuse idée de m’envoyer travailler dans 3 collèges différents au fond de l’Essonne. Et si cela devait arriver, et bien que cela ne soit pas très maternellement correct de l’affirmer, ce serait un choix par défaut. Sinon, je travaillerai, c’est essentiel à ma survie
.
• On pensait qu’avec le caractère de Lisa, vous vous arrêteriez là, qu’à elle toute seule, elle était assez fatigante.
Si, si, je l’ai entendu ça. Vous imaginez comme ce fut difficile deme retenir…j’ai été à deux doigts de devenir aussi furieuse et endiablée que ma fille. Rien à répondre évidemment à tant d’absurdité et de bêtises. Lisa est ma fille…et à mon humble avis, c’est l’enfant le plus passionnant, intelligent et amusant que je connaisse. Toc.
• 3enfants..vous y avez pensé pour les études ? parce que ça revient cher tout de même les études de 3 enfants.
A priori, nos enfants débuteront cette période pécunièrement difficile dans 12 ans. Vous pensez vraiment que je fais des pronostics sur notre vie dans 12 ans ? Et pourquoi devrait-on subitement être dans de telles difficultés ? pourquoi la vie ne nous sourierait-elle plus ? Pour une fois, je fais le pari inverse. La vie sera heureuse, rose, insouciante et nous pourrons aider nos enfants sans souci. Quand on me parle de tout ça, j’ai l’impression d’entendre mon père me marteler qu’il faudrait que je pense à mettre un peu de côté pour ma retraite. Pour ma quoi ?
non, non, ce n’est pas, ce n’est plus dans ma philosophie d’être trop prévoyant, de ne vivre qu’avec l’avenir en visière. J’ai trop longtemps vécu dans cette optique avec mes parents. Désormais, mes projets ne volent pas plus loin qu’à l’année qui approche, et même bien souvent, qu’au prochain week-end.
Alors les études des enfants….on verra dans 12 ans. Pas avant.

samedi, août 23, 2008

fin des vacances

 
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nous voilà de retour.
On se sentirait presque étranger chez soi tant cela fait longtemps qu'on a quitté le nid.
Impossible donc de résumer 1 mois et demi de vacances. Deux raisons majeures: amnésie et paresse.
nous allons donc condenser tout cela: il a fait très beau, très chaud partout. bien trop chaud pour la vieille mémé que je suis. J'ai découvert cet été que grossesse + température supérieure à 30° = évanouissments à répétition.
On a fait les poissons. Martin déteste la mer mais a fini par apprécier la piscine: il se laisse très prudemment tomber dans mes bras (arnaché dans ses deux brassards et sa bouée) et il prétend, tout fier, qu'il plonge.
Lisa a fait des progrès fous. elle a pris des cours de natation et s'est surtout vraiment bien acclimatée à l'élément liquide à Argelès: sans vraiment savoir nager, elle ne voulait pourtant plus de ses brassards et sautait, plongeait, faisait des concours d'apnée et, par la même occasion, occasionnait de belle suées froides à sa vieille mère.
On a mangé des tonnes de glaces, de crèpes, de barbecue. On a donc pris 4kgs . non, en fait, je les ai pris toute seule comme une grande.
Je suis donc énorme.
Je suis allée chez le coiffeur ce matin; la charmante coiffeuse idiote et pas très perspicace pensait que j'étais à 7 mois de grossesse.
Inutile de préciser que cela m'a transportée de joie.
On a vu des tas d'enfants: ceux des copains, ceux de ma frangine et puis tout un tas d'autres qui ont squatté chez nous. Cet été, on a fait Auberge espagnole version - de 10 ans.
J'avoue que cela fut un peu usant.
D'autant plus que ma charmante fille sauvage a un peu de mal à s'épanouir en collectivité. Autant elle est un petit ange quand on est en famille, tous les 4, quand elle retrouve son petit cocon, privé. Autant quand on empiette sur son espace de vie...elle déménage. après les jets de cailloux sur les voitures, elle s'est essayée à l'arrachage de DS/ gameboy/ nintendo: je ne sais pas trop comment se nomment exactement ces petits objets précieux; je sais juste qu'elle en a cassé un et que cette nouvelle preuve de sa hargne légendaire m'a coûté 150 euros.

Mais, hormis ce détail, les vacances furent bonnes et, comme toujours, sacrément courtes.
Dans une semaine, on reprend tous le chemin de l'école. Seul Pedro fera exception cette année. Martin est pressé de commencer sa nouvelle vie de grand ; Lisa est ravie de son cartable de grande, de ses cahiers de grande, de ses trousses de grande .
Et la vieille maman se dit qu'à J-8, il serait peut-être temps de commencer à envisager la possiblilité de s'attabler pour travailler un peu.

jeudi, juillet 03, 2008

conspiration

fin d'année scolaire oblige, je croule sous les repas, goûters, apéros, pots en tout genre.
Entre la kermesse de l'école, le repas d'adieu chez la nounou de Martin, les pots de mutation dans mon bahut, les pots de retraite dans mon ancien bahut; le repas festif de fin d'année au collège et le barbecue de mon ancien collège....
Evidemment, avec tout ça, mon ventre ne peut pas ne pas s'arrondir.
C'est à croire que toutes mes connaissances et amis environnants conspirent contre moi avec l'objectif sardonique de me faire énormément grossir. voudrait-on me voir surpasser le record atteint pour la grossesse de Martin (un peu plus de 20 kgs....).
D'autant que, lors de ces pots, apéros, barbecue, repas etc...je carbure au jus de pomme; ce qui n'est franchement pas très réjouissant. alors je compense avec le solide: les toasts, les petits fours, es saucisses, le saumon. C'est terrible.
Mais:ouf! ce midi, c'est la dernière.
Ensuite, on passe la première écho officielle demain et on va tenter de surprendre les parents ...ça risque d'être très rapide. Le syndrome baleine est plus qu'amorcé dorénavant.

dimanche, juin 22, 2008

je me suis fait avoir

je m'étais dit: cette année, tu es grande. Tu ne pleureras pas, même pas en cachette lorsque tu diras au revoir, adieu, à jamais à tes élèves, aux grands que tu ne reverras plus.
Faut avouer que c'est tout de même absurde:on réclame les vacances toute l'année; on se plaint d'eux sans arrêt parce qu'ils ne veulent jamais bosser, parce qu'ils passent leur temps à soupirer, parce que leurs classeurs sont de vrais déchets et qu'on en est parfois arrivé à tout déchirer; parce que ce fut la guerre all the year avec Clément le sale gosse pourri gâté qu'on aurait bien aimé giflé.
Bref, on devrait être folle de joie de quitter ces grands dadais de 15 piges et ces grandes jeunes filles constamment préoccupées du dernier regard lancé par Kévin, de la dernière galoche roulée à Anthony et qui ne se rendent pas compte que, tout de même, la poésie de Victor Hugo, c'est vachement plus intéressant; qui ne semblent pas avoir pris conscience qu'étudier le discours de Badinter pour l'abolition de la peine de mort, c'est un moment unique, grave, solennel .
Non, ils n'en ont pas conscience et j'aurais dû me rappeler toutes ces heures de cours où je suis sortie un peu découragée après m'être décarcassée à tenter de leur faire passer quelque chose, à tenter de partager. J'aurais dû me souvenir de ce sentiment d'échec tant de fois ressenti.
Ca m'aurait évité de pleurer, encore et encore.
bon, vous me direz, cette année, j'ai une excuse, j'ai un taux hormonal apocalyptique qui fait que, de toute façon, je pleure tout le temps( devant des pubs, devant le français moyen qui gagne 2500 euros à "n'oubliez pas les paroles"...)
J'avais donc, en ce vendredi, un terrain prédisposé à la larmichette facile.

Vendredi, je voyais donc mes 3° pour la dernière fois.
On s'est fait un petit dèj ensemble de 8 à 10.
Et puis, à 10h, je pensais pouvoir aller bouquiner seule , peinarde,pendant 1h car mes 5° étaient de sortie (sortie acrobranche...j'aurais dû les accompagner mais...finalement, certains événements inattendus m'ont obligé à annuler ma généreuse participation)
Et bien non: les 3° (qui n'avaient pas cours non plus de 10 à 11) ont préféré revenir dans ma salle 1h de plus plutôt que d'aller lézarder au soleil dans la cour.
Première aberration.
Seconde aberration, aux dires de mes collègues blasés, : j'ai accepté de passser une troisème heure avec eux, à papoter.
et ces grands nigauds, 10 minutes avant de partir, m'ont remis une lettre collective.
bon, ben j'ai pleuré.
Même pas cachée: la honte.
Mais lisez un peu et que celui qui n'aurait pas pleuré dans un tel contexte me jette le premier kleenex:


Merci à vous car c’est grâce à vous que nos résultats ont été bons.Merci à vous de vos méthodes si originales.

Merci à vous de nous faire comprendre des trucs compliqués.

Merci à vous de nous intéresser à tout un tas de sujets.

Merci à vous de nous faire réfléchir.

Merci à vous de nous permettre de nous exprimer et de donner notre avis.

Merci à vous pour le théâtre : c’est notre meilleur souvenir .

Merci à vous de nous avoir encouragé et pas rabaissé.

Merci à vous de ne pas constamment crier.

Merci à vous d’être autant dévouée et passionnée.

Merci à vous de nous avoir aidés et épaulés quand on avait de vrais problèmes.

Merci à vous d’être une jolie prof.

Merci à vous de prendre le temps de discuter et de rigoler.

Merci à vous de nous avoir fait écrire des rédactions différentes.

Merci à vous de nous avoir fait travailler sur la peine de mort.

Merci à vous d’être le meilleur professeur principal.

Merci à vous pour mon orientation en sport études (rozan)

Merci à vous pour vos chaussures colorées.

Merci à vous d’avoir su nous recadrer.

Merci à vous pour les vendredis matins où la salle 112 nous gênait.

Merci à vous pour avoir réussi à convaincre nos parents.

Merci à vous de nous avoir fait lire « le Passeur »

Merci à vous d’avoir été notre prof de français.


Et on vous souhaite tous un joli bébé

mercredi, juin 18, 2008

2 mois



je désespère.
2 mois d'asticot qui pousse et me voilà déjà quasi ronde comme un ballon (non, non, n'entonnez pas tous le générique de Pacman...et ceux qui n'entonnent pas, ne nous le dite pas, cachez vos 20 ans , ne les rappelez pas à nos 30)

Pourtant, je vous rassure, je n'ai toujours pas pris le moindre kilo.
C'est d'ailleurs très étrange car je mange tout le temps: seul remède contre les nausées intempestives: avoir l'estomac plein.
Je le garde donc plein 24h/24 .
A coup de bounty, de chaussons au pomme et de nutella.
mais la balance reste tranquille pour l'instant. Elle est encore, pour quelque temps, mon amie.

Alors quid de ce ventre?
C'est tout de même embêtant: je n'ai plus besoin d'annnoncer ma grossesse à qui que ce soit, tout le monde m'en parle au premier coup d'oeil "Oh, le petit troisième est en route!! vous en êtes à combien?"
"deux mois"
Et là, généralement, je n'ai pas de réponse.
mais un regard éloquent:un aller/retour discret vers mon ventre histoire de vérifier.
Je vous rappelle que je suis censée faire une surprise à mes parents d'ici 3 semaines et qu'avant de mettre en place cette surprise, je vais passer 1 journée avec eux pour préparer la fête.
comment vais-je faire? des conseils?
La mode semble revenir aux longues robes amples: Alléluiah cela va peut-être me sauver.

Quoi qu'li en soit, j'ai un utérus qui fanfaronne bien vite: dès qu'il se sait habité, il le claironne sur tous les toits: "Ohé, regarde comme je suis gros, allez tous vers l'avant les potes (il s'entend bien avec messieurs mes intestions et monsieur mon estomac)"
Et tous ensemble, ils ont décidé d'adopter une nouvelle posture ultra discrète: on pousse et on essaie de sortir vers l'avant.
formidable.

Je viens tout juste d'apprendre que je suis enceinte et j'ai déjà l'impression d'être passée au stade baleine. au secours!

mardi, juin 10, 2008

les graines

Il a fallu tout avouer aux enfants.
vous connaissez Lisa, l'angoissée. Bien. Conséquence de ses inquiétudes maladives, elle nous faisait des crises incessantes et inexpliquées tant mes malaises et nausées constantes la terrorisaient.
C'est limite si elle ne s'est pas imaginée que sa mère était sur le point de mourir.
Je l'ai donc rassurée en lui expliquant les causes de mon état.
Elle en a été toute retournée.
Elle semble ravie et passe de longs moments contemplatifs à penser, rêvasser. Et elle susurre d'une petite voix qu'elle rêve "au bébé"Sa réponse première, instinctive lorsque je lui ai dit que nous serons cinq en 2009 fut:
"Je suis comme toute impressionnée".
Et, ensuite, l'inquisition et les réprimandes ont repris le dessus:
-Et pourquoi tu m'as rien dit avant?
-Et t'es sûre que c'est la vérité?
-et d'abord, quand est-ce que vous l'avez fait ce bébé? et où? et pourquoi vous ne me l'avez pas dit quand vous l'avez fait?

Bref, les angoisses ont disparu. La terreur est de retour.

Plus discrètement, caché dans un coin, Martin le petit sournois a tout épié.
Je l'ai appris ce midi en allant le chercher chez sa nourrice qui m'a dit "Tiens, Martin m'a dit ce matin qu'hier il avait fait pipi comme un bébé et que tu avais un bébé dans le ventre."
Véridique; hier, après avoir espionné ma conversation avec Lisa, il est allé jouer, semblant de rien, et a fait pipi dans son slip, ce qui ne lui arrive quasiment plus.
Premère rébellion.
Il a aussi appris à sa nourrice que le bébé avait été construit à partir d'une graine. Elle était surprise de sa science précoce à 2 ans et demi.
je lui ai rappelé qu'il avait une grande soeur , pas très en retard à ce niveau-là, et qu'elle lui apprenait tout un tas de trucs.
Je me suis , moi-même, rendue compte que Martin commençait vaguement à comprendre cette sacrée histoire de graines lorsqu'un jour, en sortant du bain pris avec sa soeur, il a élégamment fait danser ses bourses en claironnant :
"tu sais, ça maman, c'est mon sac de petites graines"

jeudi, juin 05, 2008

c'était donc ça!

Chers amis,

je vous dois des explications: ce blog meurt à petit feu. Et, d'autre part, vu mon ardeur amicale, il risque d'en advenir de même avec mes amitiés pourtant si chères.

Oui, j'ai décommandé plusieurs repas. non, je n'ai pas rappelé. non, je n'ai pas répondu aux mails.
Et ce n'est pas mon habitude.
non, ce n'est pas mon habitude. Je suis une fille bien élevée. Silence.

Je vous dois donc la vérité.
Je suis très très malade.
Ne vous affolez pas: ce blog n'adopte pas subitement une tonlité mélodramatiqo-tragique fort peu réjouissante. je n'ai déjà pas énormément de lecteurs; si je me mets à faire pleurer, ça ne va rien arranger.

toutefois , ce malaise constant, cette fatigue incommensurable, cette incapacité à me nourrir...ça devenait inquiétant.

alors, j'ai vu un médecin, spécialisé.

Et voilà ce que nous avons pu lire sur la conclusion de son compte-rendu médical:

"Grossesse normalement évolutive d'environ 7.5 semaines d'aménhorrhée en rapport avec le terme théorique"


Oui, chers amis, je vomis, je nausée à longueur de journée car number 3 est venu se loger tout au fond de mon utérus et que ce chenapan semble encore plus coriace que ses aînés au vu des souffrances qu'il m'inflige et que je n'avais pas connues jusqu'alors.

Certains, interloqués, doivent se dire : "mais, tu ne savais vraiment pas que tu étais enceinte? tu pensais vraiment avoir une sorte de gastro?"
Béta!
7.5 semaines d'aménorrhée, tu sais ce que ça veut dire?? Ca signifie un retard de règles de quasi 4 semaines.
donc, oui, je le savais. Evidemment.
Certains d'entre vous ont la chance de me connaître presque intimement et savent, par exemple , que je suis réglée à la seconde près; que je connais et maîtrise mon corps à la perfection. a tel point d'ailleurs que je n'ai nullement besoin de contraception: mon ovulation, je la sens arriver ; elle ne me joue aucun tour.
A moi.
Pedro a tendance à moins écouter mes avertissements (dans le texte: "euh! je ne suis pas certaine que ma période fertile soit terminée chouchou d'amour")
bingo!

Donc oui, je le savais mais c'était un secret.

D'ailleurs : message personnel à ma cousine si elle me lit: ce billet doit rester top secret, familialement parlant, jusqu'au 6 juillet. Nous fêtons les 60 ans de mon père ce jour-là (60 ans....) et je compte donc ajouter cette jolie surprise aux nombreuses autres.

Vous voulez une photo?
Ok, mais, pour l'instant, en apparence, ça n'a l'air de rien.
En réalité, moi je l'ai vu, en vrai de vrai, sur l'écran, cet enfant est déjà une bombe absolue: son coeur bat de façon tellement harmonieuse, sa tête me semble déjà bien pleine et bien jolie.
Bref, c'est mon nouveau bébé.
Et me voilà toute émue de vous le présenter.






PS: avis aux amis: si ce billet ne récolte pas davantage de réponses que de coutume; cela signifie que vous ne me lisez pas et c'est très très mal et, donc, je vous bannis!

lundi, mai 26, 2008

Forza Portugal

Outre le fait que beau papa portugais vient de passer une semaine à la maison et que, passé 80 balais, le portugais vieillissant peut, à l'occasion, se faire chiant.

Outre le fait que Martin est absolument insupportable en ce moment.

Outre le fait que je suis malade et que, par conséquent, la maison est envahie de vêtements en attente de repassage et/ou de rangement (c'en est à un point..;le tiroir à chaussettes de Martin est vide, son placard à slips aussi...en revanche, les diverses pièces de la maison en sont pleines). Je pense qu' Arminda, une autre portugaise, va nous faire une crise cardiaque jeudi .

Outre tout ça, donc, je pensais que j'allais pouvoir passer un week-end à me morfondre sous la couette en attendant la guérison et en profitant de la présence de Pedro: il allait pouvoir prendre le relai auprès de son père et de ses enfants.
J'avais oublié un détail que ma voisine m'a douloureusement rappelé.
Elle est arrivée samedi matin et nous a demandé:
"Vous voulez du tulle pour la voiture ?"
On a fait de jolis yeux de poissons rouges avant de nous souvenir, honteux, que nous étions invités au mariage de nos voisins le 24 mai.
Et nous étions le 24 mai.
Formidable.

Alors pour faire vite (car, remember, I'm sick, ill, I feel so so bad!)
- nous avons dû attendre 1 heure sous la pluie car le photographe avait eu la judicieuse idée de prendre CHAQUE couple, chaque famille , chaque enfant en photo auprès des mariés.
Et le photographe ne connaissait pas Lisa et Martin qui, évidemment, ont quelque peu perturbé cette séance sans fin. Ca n'autrait pas été drôle s'ils s'étaient conduits sagement.
- C'était un vrai mariage beauf: tout un tas de jeux sympathiques étaient organisés par le super DJ Antonio. Pedro a eu la chance de participer à l'un de ces jeux. Et toute l'assemblée a eu la joie de l'admirer dansant tour à tour un Paso Doble, une Valse, un Tango, un rock et ce avec des partenaires avoisinant, en moyenne, la soixantaine.
- et je n'ai pas eu honte du tout....non, non: car, par chance, on nous avait placé à la table de ....parents d'élèves (bon, soyons honnêtes, pas mes élèves directement mais deux gamins du collège ) D'ailleurs , ils étaient 5 en tout, les mômes du collège. Très dépaysant, très détendu comme week-end.
-et par un hasard incroyable, les conversations à table ont très vite tourné autour du ....collège. Puis, on a beaucoup parlé profs, éducation nationale, etc...enfin, surtout mon voisin de droite: il ne m'a pas lâchée une seconde, m'aggripait la manche dès que je tentais de converser avec une autre personne. Il faut dire qu'il était d'un ennui inimaginable, qu'il a passé la soirée à lancer des vannes drôllissimes sur les grèves des profs et que...j'ai vraiment eu envie de lui faire avaler 10 trous normands cul sec pour qu'il finisse par ronfler.
Je n'y suis pas parvenue et j'ai passé la soirée à sourire bêtement et à faire semblant de l'écouter
-vous me direz: mais tout de même, à un mariage, on peut danser?
Oui, on peut.
Et j'aurais en effet pu trouver un point positif à ce mariage si, en dépit de la présence de fichus collégiens, j'avais pu danser un peu avec mon homme.
Mais j'ai oublié de vous préciser ceci:




Il s'agissait d'un mariage portugais.
Et, sans éxagérer, nous n'avons eu droit qu'à ça:

Un enfer.

mercredi, mai 14, 2008

pour les inquiets



tout va très très bien. Le blog n'est pas en grande forme car sa patronne n'a pas de temps. Mais elle , elle est plutôt en forme.

+ le voyage suédois a plus que jamais soudé la famille.

+ les week-end à venir vont être très occupés et annoncent un été tout aussi chargé: famille et amis au programme: enfants partout, tout le temps, piscine, barbecue, apéro, partie de cartes, mer, mer et encore mer, leçon de brasse coulée, glaces à l'italienne à gogo, manèges. bref, les vacances, bientôt, bientôt.

+ il a fait très beau depuis notre retour de Suède: le barbecue a beaucoup chauffé: on s'est fait de chouettes soirées à l'ombre de notre cerisier à siroter notre rosé frais, observant nos enfants se construisant une cabane, heureux, on pourrait presque dire amoureux. je sais, c'est fou.

+ conséquence du soleil: je suis bronzée, j'ai les gambettes toutes hâlées. Les Danoises, grandes certes, peuvent aller se rhabiller avec leur peau blanchâtre.

+ on a eu les résultats des seconds brevets blancs. il serait indécent de dire ici comme mes classes ont plombé tout le monde (mais toujours uniquement en français, à croire qu'ils ne bossent que pour moi). allez, un chiffe pour le plaisir: sur l'ensemble des troisèmes la moyenne en Français est de 18.5/40. Ma classe a une moyenne de 21/40. Ils sont forts mes loulous.

+ j'ai de nouvelles chaussures suédoises rouges, vernies, à bride. J'en suis amoureuse. je vous ferai une photo. J'ai une nouvelle robe, un nouveau pantalon, un nouveau chemisier olé olé.

+++: mes enfants sont en forme, toujours aussi drôles , curieux, plein d'idées et, relativement, sages.

+++: j'ai de jolis projets en tête, secrets,Vous en saurez plus lorsque ce sera plus clair et mieux organisé dans mon ciboulot labyrinthé


Mais tout de même:

-: Lisa a voulu visiter l'intérieur de Notre-Dame lundi: elle devait prier...ça commence à m'inquiéter!

-: Martin ne veut pas lâcher sa fichue tétine.

-: Mes élèves ne veulent plus bosser( moi non plus, à vrai dire) et les motiver est un vrai challenge en ce moment. J'ai dû à nouveau enfiler mon costume de méchante que j'avais pu abandonner depuis plusieurs mois. Et je suis fatiguée de me fâcher.

-: période d'orientation: beaucoup de travail et, surtout, des entretiens douloureux et difficiles avec les élèves et leur famille. "Madame, mon fils veut passer un bac S, il veut être médecin". "Monsieur, avec 3 de moyenne en Maths, votre fils ne sera jamais médecin et je n'ai qu'un BEP installations sanitaires à lui proposer". Cruelle désillusion dont je dois être le messager.

-: je ne suis quasi plus payée. Le rectorat vient de s'apercevoir qu'il me payait trop depuis 6 mois. Il rattrape donc. vous me direz "mais...tu étais au courant, tu aurais pu mettre de côté le surplus?".....Mais bien sûr..;mettre de?? de quoi?? Et mes chaussures alors?

dimanche, mai 11, 2008

épisode 2

J'ai trop tardé. je savais qu'il fallait que je vous relate ce voyage très vite pour ne rien oublier; je savais que j'aurais presque dû prendre des notes concernant certaines anecdotes. Mais voilà, rien n'a été noté (car, tout de même, si ce blog doit devenir un boulot à plein temps, il faut que j'en parle à ma Principale afin qu'elle m'aménage mon emploi du temps)

Les souvenirs de la Suède s'étiolent donc tout doucement...
Les faits marquants?
Les enfants s'adaptent à une vitesse folle: ils ont adoré ce pays et ils était tous les deux très fiers de répondre quelques mots en suédois (moi, je n'osais pas)
Durant trois jours, Pedro travaillait, nous avons donc fait notre petite vie de touristes sans lui et sans son anglais à lui. Ce fut souvent drôle: les cartes des restos en Suède ne sont souvent qu'en suédois. J'ai globalement réussi à me dépatouiller avec mon british (mais..même les enfants de 6 ans, en Suède, manient mieux l'anglais que moi). Seul un midi nous a surpris: on s'est retrouvé face à une assiette d'omelette bizarre: je hais les oeufs et je n'avais pas (encore) mémorisé la traduction de ce mot banni.

La Suède est un pays pour les enfants: à chaque coin de rue, un square, un parc avec des tas de tobbogans, balançoires, tourniquets. Et puis, pas d'école avant 7 ans. Durant toute la petite enfance, les bambins se sociabilisent dans des jardins d'enfants où la règle est: aucune rège, aucune loi. L'enfant est roi.
A la naissance d'un enfant, les parents se partagent 400 jours de congé maternité /paternité. Un vrai rêve pour certaines d'entre nous.



On a trempé le bout de nos doigts dans la mer baltique...quand même. Moi qui voyage si peu; ça m'a gonflée de joie: sans être très exotique; ça changeait de l'éternelle Méditerranée



vous trouvez ça sauvage?
oh oui!
D'ailleurs, de Malmö à Ronneby, nous avons parcouru 2oo kms et n'avons rencontré que des champs dans lesquels se dressait un nombre incroyable d'éoliennes et des forêts.
normal: j'ai appris que la Suède s'étendait sur quasi 2000 km en longueur mais qu'elle abritait aussi peu d'habitants qu'en Belgique.

Les maisons sont toutes très colorées. Typique:



Les Suèdois mangent très tôt: un collègue de Pedro nous a invité pour un dîner traditionnel...nous sommes passés à table à 17h45.

et puis, on est revenu avec plein d'autres trucs en tête, plein de surprises. Prochain sujet. Nous sommes en Mai et tandis que la majorité des Français ont de longs week-ends prolongés, les profs sont , pour une fois, totalement débordés!

lundi, mai 05, 2008

Semaine en Suède: épisode 1



Notre voyage en Suède a commencé au Danemark.
Oui.
Car pour se rendre dans la contrée éloignée et sauvage où travaille bien trop souvent Pedro, il faut atterrir à Copenhague pour parcourir ensuite 250 kms en voiture.
Nous sommes donc arrivés et repartis de cette charmante capitale.
Descendue de l'avion, à l'aéroport, ma première visite du Danemark fut celle des WC (je déteste faire pipi dans les avions: c'est trop petit, trop exigü et tirer la chasse d'eau me donne des suées froides; ne pas la tirer serait fort malpoli)
Donc, je me suis rendue aux toilettes et j'ai senti que je n'aimerais pas ce pays. D'emblée, instinctievment. Quelque chose m'a immédiatmeent chiffonné.
Par la suite, je me suis longtemps interrogée sur cet à priori, cette inimitié primaire et primale que j'éprouvais pour les Danois.
Je pense avoir trouvé la réponse:
En entrant aux WC, je me suis vue entourée de trois jeune filles d'une vingtaine d'années: des Danoises. et les Danoises sont grandes, très ,très grandes. Elles sont minces, très, très minces. Elles sont blondes, très très blondes. Et elles ont un goût vestimentaire à fare pâlir les mille Kate Moss de la Terre.
Bref, je me suis tout à coup sentie petite, brunette . J'avais le sentiment amer det sortir de ma campagne profonde où les diktats de la mode n'avaient pu se glisser.
J'ai eu envie de pleurer.

Puis, il a fallu nous rendre en Suède.
Et là, si vos connaissances géographiques ont atteint le niveau quatrième, vous devriez vous demander: "Mais, comment ont-il fait? N'y aurait-il plus de mer entre ces deux pays"
Mais si, mais si.
Alors, avec notre petite voiture de loc (que Martin a terriblement adorée, c'était son nouveau joujou): on a pris ça:




Et là, je dois reconnaître que le Français s'enorgueillit de bien peu: quand le pont de Millau a été construit, on nous en a fait tout un tintouin: on célébrait la Technologie française, son avance spectaculaire, son génie.
Mouais....
Pour relier Copenhague à Malmo, on prend tout d'abord un tunnel de 8 km environ et, ensuite, un pont surplombant la mer sur 10 km. rien que ça.
Ca m'a vraiment impressionnée (et, je dois l'avouer tout de suite: lorsque ce fut mon tour de conduire sur un pont assez similaire , en Suède cette fois, j'ai été prise d'un vertige terrible, le volant entre les mains: j'ai fait 10 mns de musculation intensive des cuisses, des fessiers et des biceps tant mes muscles se tétanisaient de frayeur: Pedro s'est d'abord bien moqué et a peu à peu pris peur. J'ai bien vu sur son viasage qu'il se disait "mais..elle va nous foutre à l'eau, cete idiote?")

Bon, voilà: vous avez eu l'arrivée.
On va étaler ça sur plusieurs billets: dans le prochain nous rencontrerons les Suèdoises: bien plus sympathiques à mes yeux que les perfides Danoises.

vendredi, avril 25, 2008

des vertus du sport

Je commence vraiment à m'interroger.
Vous avez tous suivi mes nouvelles pérégrinations de sportive. Ma nouvelle vie , mon nouveau Moi.
Je ne suis pas compliquée comme fille: le docteur me dit "madame, vous devriez faire un peu de sport". moi j'obéis.
Et au départ, j'ai en effet cru que c'était une bonne idée.
Je me sentais légère, sautillant dans les sous-bois; je me sentais libre et regonflée d'oxygène pure.

bon, aujourd'hui je déchante.
Car après avoir parcouru mon marathon (ok, en 1 mois et avec un I-Pod qui, selon mes traitres d'amis, raconterait n'importe quoi et exagèrerait grandement mes performances).
Bref, le bilan de ce premier mois intensif d'agitation physique est quelque peu décevant:
- J'ai pris un kilo. De deux choses l'une:soit je me suis déjà vachement musclée et, le muscle lourd aurait remplacé ma graisse légère. Certes, c'est sans doute bien mieux d'être tonique que mollassonne mais, sur la balance, le résultat est consternant.
Soit, deuxième probabilité, ce kilo n'a absolument rien à voir avec la course à pieds mais résulte des tonnes de saucissons , des kilogrammes de fritelles et autres curly avalés ce week-end.
Et je dois reconnaître que c'est sans doute la verson la plus envisageable.
- j'ai perdu ma démarche distinguée, élégante, féminine... Pourquoi donc? la question vous brûle les lèvres,je le sais.
Parce que je me suis suicidé le genou. J'ai voulu refaire une tentative hier. Ce fut pitoyable. J'ai couru les deux derniers kilomùètres en boitillant et, désormais, j'ai une démarche...cadencée, chaloupée car je me traîne un poteau à la place de la jambe droite. Le genou n'étant plus pliable, forcément, ça occasionne quelques gênes au quotidien.
Bref, je suis ridicule.
Et, accessoirement, je souffre le martyre.

Et après, on me dire que le sport, c'est bien, c'est bon?
Permettez-moi d'en douter.

mercredi, avril 23, 2008

la trentaine, camarade!

toutes mes excuses tout d'abord pour ceux qui, en lisant ce billet, n'y comprendront fichtrement rien: message subliminal aux intéressés, aux seuls concernés, aux privilégiés qui nous ont accompagnés ce week-end. Que chacun d'entre eux se retrouve dans ce petit compte-rendu (loin d'être exhaustif)
rien de bien nouveau au cours de ces trois jours festifs et c'est ça qui est bon: lorsque l'on se retrouve, on avance en terrain conquis, en terre familière et hospitalière. On sait qu'on aura droit aux silences, on sait qu'on peut arriver fatigués de sa journée de boulot, on sait qu'on pourra réclamer une douche , on sait qu'on pourra se resservir tout seul 10 fois à l'apéro sans avoir à attendre l'invitation de l'hôte. On sait qui végètera devant la télé et qui s'affairera en cuisine.
Rien de neuf donc: du coutumier et du plaisant.
Mais dans l'ensemble, ce week-end nous a de nouveau mis devant le fait accompli: bien que nous vieillissons, on parvient à garder un état d'esprit somme toute assez enfantin.
On vieillit car on se sent vraiment très trentenaire à l'arrivée des baby-sitter (j'ai réalisé , surprise, que j'avais le double de leur âge; gloups)
Mais on n'est pas si vieux que ça puisque face à ces mêmes baby-siiter toutes fraîches (mon homme déteint sur mon langage), on joue les coqs dragueurs.
Lorsqu'on se déplace pour un week-end, on est toujours excessivement chargé, comme 10 ans auparavant.
La différence est que désormais, nos sacs ne contiennent plus 10 paires de chaussures et une trousse à maquillage ultra garnie. non, désormais, ce sont les biberons, les couches,les mouche-bébé et les vêtements en taille 2/3 ans qui encombrent nos bagages.
nous n'avons certes plus 15 ans car désormais, au resto, on se jette sur les brochettes de saint jacques et sur les poëlées de foie gras ; on boude les pâtes et les frites. Mais , on choque toujours autant les serveuses en évoquant sans complexe nos difficultés digestives post-ingurgitation de poivrons.
On n'a plus 20 ans car on a un mal fou à passer le cap de minuit, car on parle Tibet, Chine, Ecologie, environnement.
On reste jeune car, en majorité, on vote toujours à gauche, on croit encore en la solidarité (utopie dirait l'un de nous? non, non, s'insurgent les plus..idéalistes) mais la vieillerie se fait sentir car notre écoute bienveilante est à présent taxée d'une étrange attirance pour le sordide tant ça semble anormal de s'occuper d'autrui. L'embourgeoisement nous envahit: on serait prêt à faire fi de notre attachement à la laïcité pour enfermer nos enfants chéris dans de jolies institutions privées dorées au sein desquelles les poux seraient exclus.
Dois-je avouer que je commence à me sentir un peu seule?
Désormais, les lendemains de journées/ soirées trop arrosées, on enfile notre tenue de joggueur fou et on va éliminer les toxines qui nous ont engraissés. 10 ans en arrière, on prenait nos petits déjeuners à la bière, non? et du coup, on avait peut-être mal au foie mais,au moins, on ne se détruisait pas le genou en tentant de suivre la cadence Guilainesque.
On a terriblement honte de nous replonger dans le spectacle de nos 25 ans: on se prend de plein fouet les rides qui n'existaient pas encore, les fesses qui semblaient plus petites, les cheveux qui paraissaient bien plus fournis. et , surtout, on prend conscience que nos 25 ans sont loin car plus jamais on ne se sentirait capable d'offrir un tel spectacle de débauche (d'ailleurs, il a fallu user de mille stratagèmes pour empêcher nos enfants de venir observer, intrigués, cette vidéo désormais reléguée dans le placard des interdits)
Mais,on reste jeune et taquins puisqu'on a toujours autant de plaisir à échanger sur des sujets frivoles et légers, puisqu'on s'amuse autant de nos comparaisons (et toi, à quel âge le premier....?), puisque l'objectif non feint de chaque conversation est de rire, d'amuser, de se moquer.
On évoque toutefois avec moins d'insouciance nos parents et leurs tracas de santé. On s'aperçoit que le temps passe dans chacune de nos familles. et on se soutient de façon pudique et sincère, d'un regard, d'un sourire, d'une main sur l'épaule. Quelques mots ou gestes anodins qui nous rappelent que, derrière la façade, derrère la légéreté de cette camaraderie franche, est tapie une amitié sincère et solide sur laquelle, on le sait, on pourra s'appuyer dans les moments durs.
Mais la jeunesse l'emporte car nous sommes dorénavant entourés de jeunesse: nos enfants pullulent et leurs cris, leurs rires, leurs pleurs aussi, leurs fesses dansantes, leurs yeux coulants, leurs chaussures sales, leurs doigts sucrés et collants, leurs émerveillements, leurs joies, leurs caprices..;leur vie nous entourant nous emplissent de jeunesse: si nos retrouvailles sont désormais si chaleureuses et animées, c'est en grande partie grâce à eux.

lundi, avril 14, 2008

Pedrinho


Je vous avais promis 5 révélations sur Pedro. Soyons pudiques et tentons de rester fidèle à la ligne éditoriale de ce blog car, je dois le reconnaître, cette dernière commence à s'effilocher dangereusement.

nous parlerons donc du petit Pedro, du Pedro enfant, autrement dit, en portugais: du Pedrinho. et là, j'ai un gros problème : car avec mon clavier AZERTY, il me manque des touches: pour cette rubrique j'aurais besoin de l'alphabet portugais plus complexe que le nôtre: sur Pedrinho, on doit normalement voir, lire, entendre, une petite vaguelette (sur le N) qui vous le fait prononcer GN (comme dans gagner): compris? Attention, c'est important, vous en aurez besoin dès le premier point.

- Pedro était un enfant facile à vivre , qui dormait beaucoup. de là est restée une expression que nous utilisons même avec nos propres enfants. Lorsque l'un d'eux baille, on ne lui dit pas "oh, mon chouchou, ma puce, mon doudou, mon trésor, mon lapin, mon poussin, ma chérie (au choix) , tu es fatigué?!". Non, comme le faisait sa maman avec Pedro, nous claironnons d'une voix chantante : "oh, le gros suninho!" (et là, attention, sur le deuxième N, il faut la fameuse vaguelette: répètez donc,on prononce Sunigno....bien!) ce qui signifie tout bêtement "oh, le gros sommeil" : je concède que c'est assez basique (mais portugais, donc évolution intellectuelle quelque peu..altérée /retardée (au choix)) mais c'est tout de même plus agréable à l'oreille que fatigué. vous en conviendrez.

- Pedro a toujours été passionné d'avions. Vous le savez. Mais cette passion causa de grandes frayeurs à ses parents: vers 6 ans, il était tellement obnubilé à l'idée de voir un avion décoller qu'il a semé sa petite famille en plein aéroport (Milan ou Rome, je ne sais plus, un quelconque tout petit aéroport italien) pour trouver un endroit confortable doté d'une vue dégagée pour observer le décollage de ses amis préférés (ses parents, eux , étaient à la recherche d'une brasserie afin de s'abreuver: aucun intérêt pour notre pilote en herbe....en herbe...encore aurait-il fallu qu'il puisse déceler la couleur de l'herbe: son daltonisme l'en empêche et l'a , par conséquent, éloigné, par force, de sa vocation première).

- D'ailleurs, au cours du même voyage, les parents de Pedrinho ont égaré leur charmant petit bambin (ok: nous devons reconnaître ici une faille terrible dans l'attention des parents en question, un manque cruel de vigilance: il faut tout de même un sacré manque de bol pour perdre à deux reprises son petit garçon de 5/6 ans: bref, une incompétence parentale qui aurait pu faire des ravages. D'ailleurs...)bref, Pedro s'est donc perdu (à Florence je crois? )
ses parents et, surtout, son grand frère affolé l'ont cherché partout: ils l'ont retrouvé, au bout d'une heure, assis près de la voiture: le petit était certes distrait, étourdi et inconscient des dangers environnants mais finaud, calme et logique: il s'était dit "je suis perdu, j'ai perdu mes parents. ce n'est pas grave, ils vont bien finir par aller chercher leur voiture et je me souviens où elle est garée; donc, j'y vais". du bon senss quoi (comment ça, vous reconnaissez bien Pedro adulte là dedans?)

-Pedro était vraiment insouciant: alors qu'il vivait en Yougoslavie, à une période assez turbulente, il se promenait dans un grand parc de Belgrade et s'est amusé à jeter des cailloux sur de beaux véhicules qui passaient non loin de lui.
Il avait omis un détail qu'il garde en mémoire désormais: JAMAIS on ne caillasse les blindés militaires serbes. Jamais. Ils n'aiment pas ça et ont un sens de l'humour des plus limités.

-toujours en Yougoslavie, Pedro a impressionné de nombreuses personnes: du haut de ses 5 ans, il était le seul capable de jouer à l'interprète en trois langues: le français avec maman, le portugais avec papa de passage et le serbe avec les autochtones: son père ne parlant pas serbe du tout, il trimballait son rejeton partout avec lui pour pouvoir se faire comprendre de tous.

- Arrivé en France, Pedro a eu beaucoup de mal avec l'école: puni très souvent dès l'école primaire (car trop clown), j'ai sous la main ses carnets de correspondance de l'époque collège (vous en avez, normalement, un exemple sous les yeux). et la prof que je suis se réveille et hurle: ce gamin était insupportable: collé toutes les semaines, au minimum deux remarques dans le carnet par semaine: inattention, bavardages, volonté affichée de distraire ses camarades, d'amuser la galerie, travail non fait, chahuts,dispersion.
Une tête à claque.


soirée pyjama

Vendredi soir, ma fille est sortie.
Première sortie chez sa copine, sans ses parents. Je l'ai amenée, avec son petit sac. J'avais pris soin d'y glisser tout ce dont elle aurait besoin: sa tenue pour le lendemain, son peigne particulier (spécial chevelure afro), son pyjama, son doudou. Bon, elle a balancé le biberon que j'allais ajouter: Lisa boit toujours son lait chocolaté au biberon le matin, dans son lit. Mais là, elle a décrété que ce serait "trop la honte" et que chez sa copine, elle boirait son lait au bol.
Arrivée là-bas, elle ne m'a même pas dit au revoir.
J'ai ravalé mes larmes. J'ai fait semblant de ne pas être vexée. J'ai ravalé aussi les mille recommandations que j'avais très envie de faire à la maman de la petite copine. Elle a dû le sentir car elle m'a appelée à 21h pour me dire que, certes les deux hystériques ne dormaient pas, mais que tout se passait bien.
Elles se sont endormies vers 22h, réveillées vers 6h, toujours aussi excitées.
Pedro, Martin et moi avons récupéré Lisa le samedi midi à l'école. On, y est allé tous les trois, une belle bande d'abrutis, impatients, attendris de retrouver leur grande fille, leur grande soeur.
L'accueil fut chaleureux: dès qu'elle nous a vus, Lisa a pleuré car elle voulait à tout pris retourner dormir chez Orane. Il était hors de question qu'elle rentre chez nous. de toute façon, notre maison à nous, elle est trop nulle et c'est trop mieux chez Orane.

Et pour bien enfoncer le clou, pour bien nous faire comprendre que notre premier enfant grandissait, s'émancipait à vue d'oeil, le lendemain, la demoiselle a décrété que les roulettes sur son vélo, ce n'était que pour les bébés, qu'il fallait les enlever. ni une, ni deux, en 1/2 heure, elle a appris à rouler à vélo comme une grande, sasn roulettes, sans adulte la tenant un peu, sans rien: elle seule, filant loin devant nous, roulant, roulant encore, à toute vitesse: Seule sur son vélo rose, elle file à toute allure, de façon sauvage et indépendante, elle croque sa vie.

mardi, avril 08, 2008

musique



non, ce n'est pas gai. rien n'est très gai dans cette chanson.
il aurait pu parler des canards cancannant dans la rivière que ça aurait été tout aussi triste.
car la mélodie l'est, terriblement.
car cet air de guitare qui pleure en crescendo, désespérement, est triste.
car la voix est triste.
car le destin est tragique.
Et ça m'a toujours fait froid dans le dos: il était jeune, il était beau (il sentait bond le sable chaud...oups, je m'égare), il avait un talent fou, monstreux, de nouveaux projets et..l'idée saugrenue de se mettre à l'eau, de goûter au Mississipi l'a fait mourir.
J'en ai connu de jeunes talents foudroyés bêtement dans leur jeunesse, avant d'avoir vécu. Et ce "possible" m'effraie toujours autant. Savoir que d'un claquement de doigt, tout s'arrête . savoir qu'être à un endroit donné à un moment précis, que faire un choix quel qu'il soit peut avoir cette conséquence tragique . trop tôt.
rien de très gai en effet. Sans doute une réponse un peu implicite à l'une de mes amies qui cherchait à savoir d'où me venaient mes terribles insomnies. Ca doit être l'une des raisons: cette peur irraisonnée et incontrôlée que, paf, tout peut s'arrêter. et dans ces moments d'affreuse angoisse, j'aurais bien besoin d'un "Armelle je t'aime " pour me soulager un peu. J'ai la malchance d'être pourvue d'un esprit cartésien qui ne croit ni à Armelle, ni à son fils , ni au pseudo esprit saint. alors je ne prie pas, je ne dors pas. J'écris un peu.
Sur ce, écoutez-le tout de même: il est mort à 31 ans, à notre âge environ.


Promis, demain, on fera du jovial, du rigolo: on va parler Pedro!

capitulation

la pression a été gigantesque, gargantuesque. je me plie donc aux revendications du peuple.
Nous allons donc aujourd'hui parler de Martin. en 5 points.

- Martin est passionné par les chaussures. Petit, je pensais qu'il n'avait pas trop le choix: la maison est inondée de chaussures; elles remplacent les jouets. Je sais : je suis une vraie mère indigne et égoïste. Au lieu de couvrir mes enfants de joujoux, je m'achète un nombre astronomique de godillots dont la moitié sont inutiles, perdus, oubliés.
Bref, par dépit, Martin jouait donc avec les chaussures.
Cette passion lui est restée: il veut choisir ses chaussures le matin (botte de neige quand il fait chaud; sandalettes par temps de pluie; bien sûr!). Il commente celles que je porte, range les siennes de façon méticuleuse.
Dois-je révéler que je suis secrétement très heureuse: ma file sera peut-être cusinière mais, mon fils, lui, sera vendeur de chaussures: Jackpot pour sa mother!

- Martin est un trouillard. un petit bonhomme fragile qui a très vite peur de tout: du loup, du bain qui se vide, des gros yeux mécontents. Il peut être pris de tremblements, de sursauts, de sanglots inconsolables juste parce qu'une mouche s'est posée sur sa main.
Ajouté ce détail avec sa passion chaussuresque et vous vous rendrez compte que mon garçon est un vrai petit homme en devenir, un dur, un costaud!

- Martin est passionné par la mécanique (alléluiah! Enfin une caractéristique purement masculine!): il faut lui ouvrir le capot de la voiture, régulièrement pour qu'il puisse vérifier que le moteur n'a pas disparu. Tous les matins, alors que, bien sûr, nous sommes en retard, il doit aller vérifier que le pot d'échappement est à sa place avant d'aller s'installer.

- Martin vit un Oedipe terriblmeent prononcé: il aime sa mère goulument, voudrait l'embrasser tout aussi goulument,bouche grande ouverte et langue pendante (n'appelez pas la DASS... je mets évidemment un hola à ces baisers endiablés). En revanche, il répète à tout bout de champ à son père qu'il est méchant. il veut que ce soit maman qui lise l'histoire, maman qui change la couche, maman qui donne à manger, maman qui le couche, maman qui lui apporte son biberon. Maman, maman, maman...qui sature bien souvent.

-Martin a une imagination débordante. et ça me semble très étrange à son âge. Il n'a pas encore trois ans et il s'invente déjà des tas d'histoires avec ses nounours, poupées, camions, voitures. il joue à l'école, il joue à la crêche, il joue à "Tracteur Tom", à Cendrillon, il joue à être un chat, un chien. il n' a pas encore l'otion spiderman, zorro, batman. Mais sa rentrée scolaire approche; ça ne saurait tarder!

samedi, avril 05, 2008

les 5 révélations de la blogosphère

Si vous surfez sur la blogosphère depuis quelques temps, vous aurez constaté que chaque auteur de blog se plie à ce fameux questionnaire reçu en boucle: "révélez 5 choses vous concernant que personne ne sait"
Bien.
Laissons planer le suspense me concernant.
nous allons d'abord appliquer le questionnaire aux enfants du bonheur.

Lisa:

- Ele s'endort comme un bébé: sur le dos, les bras écartés autour de la tête, son doudou sur le nez. elle a systématiquement besoin d'un câlin interminable (des baisers, des caresses dans le dos, sous les bras, sur le ventre, les joues...) un vrai rituel tendre qui lui pose souci: elle est invitée à dormir chez une petite copine dans une semaine et elle hésite à refuser car elle n'aura pas son câlin du soir.

-son aliment préféré, loin, loin devant tout le reste, c'est le parmesan: rapé et saupoudré sur toutes ses assiettes: pâtes évidemment mais aussi riz, pomme de terre, courgettes etc...elle aime aussi le manger en morceau: elle croque dedans comme dans un vulgaire Babybel.

- elle veut être cuisinière. C'est établi. après une période de longues hsitations et tergiversations, elle a donc pour objectif d'avoir son propre restaurant où le parmesan sera roi . Et, généreuse, elle m'a promis qu'elle ne nous ferait payer que 1 euro. sympa.

- elle rêve d'avoir de longs cheveux raides, tout droit, fins, sans volume. Elle déteste sa jolie tignasse à boucletes et n'a pas conscience que tout le monde lui envie; que les mamans d'élèves m'en parlent systématiquement tant elle est surprenante. Lisa, l'impatiente, elle, est agacée par ses boucles qui, nécessairement, poussent deux fois moins vite que les cheveux des copines.

- Le jeu préféré de Lisa: rêver. Des heures et des heures. Marcher et rêvasser; s'allonger et songer. Elle s'invente son monde et renouvelle l'expérience imaginaire 10 fois par jour et chaque jour. Elle vit dans un monde parallèle enchanteur et enchanté la moitié du temps. C'est parfois très pénible: elle n'écoute pas, elle n'entend pas. elle est vraiment ailleurs. Et je m'échine, je singe, je crie devant elle. Pour que, 5 mn plus tard, elle me rétorque d'une voix calme et paisible "Qu'est-ce qu'il a maman, tu m'as demandé quelque chose?"

Martin, ce sera demain!

mardi, avril 01, 2008

mon bébé est grand



non, non, il n' a pas subitement décidé que les couches étaient inutiles et qu'il serait agréable et pratique de se servir de ce pot immonde qui trône un peu partout dans la maison et qui sert à tout sauf à son rôle premier .
non, ça, ça ferait bien trop plaisir à sa mère. Il a bien compris que sa chère maman attend cette mini révolution comme elle attendrait le messie (j'ai vraiment un souci catho ces temps-ci).
et vous connaissez les mômes: quand ils sentent qu'ils peuvent vous casser les pieds, ils se jettent à corps perdu dans la direction le permettant. Martin sait que je voudrais qu'il soit propre (il est tout de même censé aller à l'école all the day en septembre...); alors, il a fermement décidé qu'il garderait ses couches. Point. Y'a pas à discuter.

Non, il grandit car il a décrété qu'il voulait son lit "de grand".
comme ça, en pleine semaine.
Je vous passe les détails de l'échafaudage: Pedro était à Istanbul (non, non, ça m'a pas fait enrager du tout, ça...): j'ai donc dû réendosser mon vêtement de Caro the builder (remmember: http://martinlisa.blogspot.com/2006/06/caro-builder.html)
J'ai repeint quelques endroits du nouveau lit (le lit Ikea de base dont Pedro ne voulait pas car, je cite "c'est de la merde" et il avait bien raison mais on me l'a donné; je n'allais pas le jeter tout de même; d'ailleurs ç'aurait été bien trop lourd; si Pedro avait pu nous voir, mon collègue et moi,nous échiner à rentrer ce truc informe dans sa voiture..il en aurait eu des sueurs froides. Bon, il n'a rien vu, il n' y a pas de trace, alors chuuut)
Je l'ai donc égayé d'un petit liseré bleu, le lit . comme à mon habitude, j'en ai un peu mis partout et la véranda est désormais quelque peu repeinte, elle aussi.
Puis, je me suis aperçue qu'il manquait une petite barrière de protection.
j'ai donc filé à Ikéa, les deux loustics sous le bras, un mercredi après-midi.
dois-je vous expliquer pourquoi ce fut l'Enfer?
Toute l'Essonne s'étaient réunie à Ikea pour acheter des étagères Billy et autres table Uktörd; canapé Tylosand et tale basse Svalöv.
Je n'avais besoin que d'une barrière ridicule à 10 euros. Mais elle fut difficile à dénicher (car Lisa devait d'abord essayer tous les fauteuils, tous le slits et trouver toute seule l'allée 23F, rangement 2B pendant que Martin jouait à coucou/ beuh entre les caisses rangées telle la tour de Pise)
Je suis donc revenue essouflée, fâchée contre les zouaves, ayant perdu 2 kgs (ce qui est bien: j'ai, en fait, poursuivi mon entrainement de nouvelle joggeuse professionnelle chez Ikea; tout un concept)

Il a ensuite fallu extirper le lit bébé de la chgambre de Martin: impossible. Je n'ai trouvé qu'un moyen: par la fenêtre (qui a morflé, comme le lit d'ailleurs)
Puis j'ai monté TOUTE SEULE le lit Ikea. Vrai moment de gloire .

Et le soir venu, j'ai couché mon petit monstre dans ce lit gigantesque. Je suis retournée le voir 10 fois pour être bien certaine qu'il y dormait paisiblement, que ce changement terrible n'était pas trop éprouvant pour lui.
il ronflait le bougre.
et moi, pauvre cruche, je pleurais de voir mon bébé si grand.

mercredi, mars 26, 2008

en jachère

quelques transformations en cours. J'en avais assez du fond marron style tapisserie de mémée.alors, on change.

et pour le mercredi. juste parceque c'est un mercredi down avec autant d'énergie qu'un ver de terre rampant sur la terrasse, un petit coup de booster:

mardi, mars 25, 2008

Armelle je t'aime



Quand je vous disais que la Foi faisait son entrée dans notre foyer, je plaisantais évidemment.
A vrai dire, les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables: il me punit de mon impiété.
Ma fille a décidé de prier.
Pedro en est malade .

comment cette aberration est-elle arrivée? Ma soeur et ses enfants sont actuellement chez nous et ça fait des ravages.
Laura, la cousine de Lisa, est en pleine préparation de communion. et elle prend ça très très à coeur.
elle a donc profité de ce week-end pieux pour expliquer à Lisa que Jésus était le fils de Dieu, que les méchants romains ne l'aimaient pas, qu'ils l'avaient tué, sur la croix (mais que , ça, la croix, elle avait pas bien compris pourquoi) et que 3 jours plus tard, pouf, Jésus était revenu (mais que nous, on ne pouvait pas le voir, hein, il est mystérieux, magique et invisible; ce serait pas drôle sinon)
Mais, a-t-elle ajouté, on peut lui parler à Jésus: en priant. On peut lui demander que nos parents soient en bonne santé etc.
elle a expliqué à Lisa comment faire sa prière.
Et voilà ce que Lisa en a retenu: on peut demander à Dieu, ou à son fils, peu importe, de nous apporter des nintendos à noël, de nous permettre de voler (c'est un désastre: depuis cette prière, elle croit dur comme fer qu'elle sait voler: elle s'élance donc des lits, en l'air, pour s'abattre pitoyablement contre les murs de la maison)
sur la forme, Lisa a aussi commis quelques confusions.
Je vous la cite, c'est bien plus amusant:
"tu vois maman, pour prier, il faut se mettre à genoux près du lit, comme ça et mette nos mains comme ça l'une contre l'autre , demander ce qu'on veut et finir en disant "armel* je t'aime"

ouf, la foi de ma fille est encore bien loin d'une Adoration fanatique!

*: pour les personnes qui seraient encore plus mécréantes que moi: armel résulte bien sûr d'un quiproquo: c'est pour amen (et si vous n'aviez pas compris, c'est que, vraiment, vos prières sont loin, loin de vous et vous me devez 3 Ave Maria et 2 Pater Nostre!)