samedi, juin 30, 2007

sans bouton mais...



avec une passion dévorante pour les colliers de perles de sa soeur. Pas top niveau virilité, je dois bien l'admettre mais il semblerait que cela soit bon pour son développement de petit homme de passer par ce stade-là, alors , on ne s'inquiète pas, on ne se moque pas et on reconnaît tous en choeur: que bello este chico!

bellissima varicella

ulbi
juste pour le souvenir, j'avais oublié de laisser une trace de notre début de mois de Juin sous varicelle. Il a été vraiment défiguré notre pioupiou: les yeux remplis de boutons...mais il a encaissé ça sagement, gentiment, comme d'hab.

lundi, juin 25, 2007

des joies du barbecue


il faut peu de choses pour être joyeux, pour commencer la semaine guillerette, légère comme une plume (en dépit de ce qu'on s'est ingurgité) et pleine d'optimisme.
Il suffit d'un barbecue.
Le barbecue est l'objet le plus utile qui soit, le plus pratique et le prétexte le plus simple pour retrouver à intervalles réguliers ceux qui, d'ailleurs, nous l'ont offert ce fabuleux barbecue.
Le barbecue me permet, à moi, de recevoir sans cuisiner. De pouvoir jouer aux hommes c'est-à-dire de rester attablée à siroter mon, mes apéros sans m'inquiéter du riz trop cuit, du gratin brûlé, du ragout qui mijote ou d'autres trucs du style bien embêtants.
Le barbecue permet à Pedro de faire la cuisine. de montrer qu'il est capable de cuire juste comme il faut la barbac prévue pour sa tablée, de montrer qu'il est un mâle digne de ce nom ; maître du feu et des mets qui rempliront les carnivores voraces que nous sommes.
Le barbecue me permet de sortir de temps en temps les jolis verres de notre mariage et d'en casser un ou deux selon la qualité de mon investissement lors de l'apéro.
le barbecue nous permet d'admirer à intervalles réguliers les trombines de nos puces (et de mon petit mec, ne l'oublions pas), de voir les deux grandes continuer à grandir, de nous apercevoir qu'elles savent désormais vraiment jouer ensemble, qu'elles s'assagissent (non?), de contempler la miss Chloé, pas la plus âgée mais la plus grande, la plus costaud et de rire en la voyant , du haut de ses deux ans, mettre tout le monde KO.
le barbecue permet à ces petites furies de créer un ouragan dans la chambre de Lisa, contentes car elles ne se feront pas gronder cette fois-ci; il leur permet d'aller chiper des tas de bonbons en cachette et de se faire leur bonne bouffe à elle, sucrée et collante.
Le barbecue me permet de craquer sur les deux dernières choupinettes, sur la bouille ronde et souriante de Lucie et de m'émouvoir de Louis -papa gaga des "tadadaga" de la petite Manon.
Le barbecue nous permet d'évoluer: nos enfants grandissant et nous, on vieillit mais, on vieillit ensemble et ça soulage, ça rassure.
J'aime me souvenir que nous nous sommes connus sans le sou, vivant dans de petits apparts crasseux tout moches, voyageant en vieille AX et ne penssant qu'aux week-ends festifs , dansants, bruyants, vomissants que l'on passerait ensemble, vivant nos années d'étudiants de manière bien insouciante.
Le barbecue me permet de constater que les choses ont un peu changé: les maisons et appartements sont plus grands et sont les nôtres; les voitures sont plus grosses et comportent 1, 2 et parfois même 3 sièges autos; nos week-end sont globalement toujours très arrosés mais on a abandonné les téquila paf et on savoure désormais des Bourgogne plus doux au palais. nos discussions sont moins oisives, on ne se raconte plus nos vies sexuelles mais on se demande si on a bien fait d'adhérer au PS; on se demande si on ne va pas finir nous aussi dans les statistiques des couples divorcés, on s'inquiète de notre ventre qui commence parfois à être bedonnant et on se dit qu'on devrait se remettre au sport, on s'énerve de ces cheveux blancs qui apparaissent et qu'on a du mal à cacher mais,ouf, les autres sont dans la même situation; on parle de nos enfants, encore et toujours, de notre boulot...oui nos discussions ne sont plus tout à fait les mêmes. C'est évident, notre jeunesse s'éloigne un peu et nous entrons de façon certaine dans l'âge adulte, on y est même déjà, paraît-il. Mais ce n'est pas si terrifiant que cela, parce qu'on le fait ensemble. Le décor a changé, mais l'essentiel est que les protagonsites sont toujours là, toujours les mêmes.
Et je me réjouis à l'idée que ça continuera: le barbecue nous permettra, qui sait, de laisser nos ventres se bedonner sans plus s'en inquiéter, de laisser nos cheveux blancs pousser sans se les arracher, de se retrouver sur une terrasse quelconque pour siroter un Bordeaux chatoyant en évoquant les trépidations de notre vie centrée sur nos petits enfants.

samedi, juin 23, 2007

que c'est bon

Mes troisièmes sont définitivement partis, mes cinquièmes pas loin de le faire et....
j'ai pris une énorme dose de remerciements, de gentillesse, de moments d'émotion de la part de mes grands dadais.
Tous les 3° m'ont écrit une petite rédac bilan dans laquelle j'ai droit à tout un tas de compliments; certains qui m'ont vraiment touchée (vous avez réussi à m'intéresser au français; vous êtes une prof passionnée, vous êtes sévère mais vous nous respectez et quand vous vous énervez c'est justifié)
et d'autres amusants (vous êtes la prof la mieux habillée ou, le top, ce que je n'avais jamais eu: Ma première demande en mariage de la part d'un élève...Mon grand Jean Charles qui est arrivé cette année en France, qui vient de Côte d'Ivoire et dont on ne sait pas bien l'âge: il m'a demandé de vive voix, devant toute sa classe si je voulais l'épouser. J'ai pas pu contenir mon fou rire et il m'a depuis écrit qu'il avait le coeur brisé le pauvre)
ils m'ont offert des photos de classe, avec de nouveaux des tas de petits témoignanges
et le must du must:
Mardi mes 3°1 étaient consignés en perm pour toute la journée car on les suspecte d'avoir volé des clés. Je n'ai donc pas pu les prendre en classe; j'ai dû les surveiller en permanence. C'était dur. ils étaient en pleine révolte, révolution, rébellion car affirmaient qu'ils n'y étaient pour rien.
Mais au milieu de cette agitation , qand je leur ai dit que je devais partir, quand je leur ai dit au revoir , que je leur ai souhaité bonne chance pour les examens, pour leur vie future etc...cette bande de petits voyous qui terrorrisent même le CPE du collège s'est mis à chanter "au revoir madame le professeur, on ne vous oubliera jamais..."
le tableau était savoureux: leur baggys, leur casquette, ou, pour les filles, leur leggins et leur string à l'air entonnant cette mélodie ...
bon, j'avoue, ils l'ont vu, les larmes ont été difficilement contenues.

Autre petit bonheur, maternel cette fois: Lisa avait sa chorale à l'école hier et ...elle était belle, belle, belle.
Bon, ça n' a pas duré: le joli petit bandeau que je lui avais mis dans les cheveux ne tenait pas, elle l'a donc replacé façon tenniswoman des années 80; elle machouillait son tee-shirt pedant qu'elle chantait (et exhibait donc sans pudeur son nombril: prête pour le collège ma fille); elle jouait du coude avec sa voisine, était passionnée par ce qui se passait à gauche, à droite, en bas, en haut maisJAMAIS elle ne suivait les indications des maîtresses. Elle a même fin par terre à un moment, dirigée vers la Mecque, en position de prière.
Bref, comme de coutume, Lisa ne s'est pas distinguée par son attitude scolaire, studieuse , enfant modèle. Non. je crois que je peux cesser d'y croire, d'en rêver. Ma fille fait le pitre, est une rêveuse, un clown, une agitée mais pas une petite fille modèle. En cela, c'est bien la fille de Pedro. Je suis certaine qu'il se conduisait exactement de la sorte à 4 ans.
Je crains cette après-midi: premier spectacle de GRS: vous pensez qu'elle va tout d'un coup décider d'envoyer son cerceau ou, pire, ses massues dans les spectateurs, juste pour rire??

lundi, juin 11, 2007

la fin approche: j'ai mal au coeur

l'année se termine tout doucement.
On dit toujours ça.
Or, ça ne se termine jamais tout doucement, jamais fadement. La fin est toujours trop rapide, trop longue à venir, émouvante ou libératrice, mal préparée car emplie de trépidations, d'activités en tout genre, d'examens à corriger, de travaux à boucler.
rien de doux, rien de calme en ce moment.
Du pénible: Ma cinquième infernale que je n'ai que de 16 à 17h après le sport, la musique, les arts-plastiques (il faut bien finir la journée avec quelque chose qui délasse, qui détend; le français, on le sait bien, c'est pas important). ils me rendent chèvre, oursonne, ogresse. Je me suis d'ailleurs auto proclamée "sorcière officielle des 5°1" tant j''ai à me fâcher en permanence, tant j'ai les yeux tout noirs avec eux, tant je les incendie à tout va.
L'année se termine trop lentement avec ceux là. Ils ne m'amusent plus; m'épuisent. Adieu Sean, Adieu Kévin (non, je n'ai pas choisi des pseudos rigolos...c'est bien l'identité de mes deux élèves préférés)
Mais...
hormis les 5° terribles, l'année se termine trop vite et j'ai déjà la larme à l'oeil.
Mes 3°3: classe de petit bobos avant l'heure, arrogants et sûrs d'eux. après 9 mois de méchancetés de ma part, je suis heureuse d'être parvenue à leur enseigner une compétence essentielle dans l'existence: l'art de l'autodérision, l'art de la caricature, de la dérision, de l'ironie, du sarcasme. Nous en jouons désormais ensemble, eux et moi, eux contre moi, eux avec moi. et nos cours sont devernus un véritable bonheur spirituel et linguisitique.
Mes 3°1 dont je suis la Chef attitrée (la prof principale pour parler simplement): la classe des "déchets", "épaves ""sauvageons" "racailles" et autres qualificatifs tout aussi mélioratifs dont les affublent mes collègues. C'est vrai que Mes 3°1 sont une bande d'affreux jojos, paresseux, inintéréssés et souvent aussi inintéressants, avachis, amorphes, excités, vindicatifs, malpolis....chacun aspire à votre départ.
je ne vais pas jusqu'à dire que je voudrais vous garder, non, ce serait mentir. Mais je me suis terriblement attachée à ma bande de zouaves. J'avais tant à faire avec eux, tant à leur apprendre, tant à redresser, calmer, relativiser...éduquer en somme. je les ai tellement vus! forcément: dès qu'ils pêtaient un cable avec l'un de leur professeur, on me les envoyait...et donc, cette année, même lorsque j'avais cours avec d'autres classes, j'ai quasiment toujours eu 1, 2 ou 3 3°1 dans ma classe....une telle assiduité crée forcément des liens.
je pense n'avoir jamais été aussi dure, intraitable, intransigeante et vraiment méchante parfois...il faut croire qu'à 15 ans, on est totalement maso car, au final, je sais qu'ils m'aiment bien.
c'est une réaction égocentrique terriblement honteuse mais...je dois l'avouer: je suis contente de me rendre compte en ce moment qu'une dizaine de mes 3°1 sèchent quasiment tous les cours..sauf leur cours de français; qu'ils ne viennent parfois qu'une heure par jour et que c'est pour se faire incendier par leur tortionnaire préférée. Je l'avoue aussi: après avoir entendu pedant des mois "TES 3° sont débiles"..."TES 3° , il n'y a vraiment rien à en tirer" etc...j'ai éprouvé une jubilation absolument innefable lorsqu'on a affiché les résultats au brevet blanc des troisièmes: certes, ils étaient7° sur 7 classes en Maths...certes ils étaient 5° sur 7 en histoire mais......ils sont montés sur la première marche en Français. et ce fut si bon de pouvoir leur annoncer cette petite performance et de pouvoir lire dans leurs yeux une satisfaction, une fierté qu'on leur avait empêchées d'éprouver à coups de jugements quasi castrateurs.

et enfin...et là, je sais que je vais pleurer (mon seul espoir est que je retienne le flot juisque chez moi). je vais quitter la classe que je ne voudrais jamais laisser: ma 5°5: une bande de garçons pas folichons mais gentils et amusants et, surtout, un groupe de filles douées, éxubérantes, dynamiques, pleines de fantaisie, d'imagination, d'idées ...on ne cesse de se dire q'on aime travailler ensemble: moi je les ai encensés au conseil de classe et eux ont été très déçus d'apprendre que je n'aurais pas de 4° l'an prochain et, surtout, ont voté à l'unanimité: le nom d'édition qu'ils "inventeraient" pour le roman policier qu'ils ont écrit tout au long de l'année serait....mon nom, mon nom à moi. et je n'ai pas eu le choix: je leur avais promis que je respecterai un vote démocratique. j'ai beau avoir tenté d'exprimer ma gêne et mon embarras, ils m'ont cloué le bec à coup de "mais non madame, c'est grâce à vous si on a réussi à écrire un "livre entier"...(bon, le livre en question comporte pour les moins inspirés une petite dizaine de feuilles A4; pour les futurs écrivains, une trentaine...on est loin d'une somme romanesque proustienne)
et je passe désormais mes soirées à taper et présenter leur couverture, à relier tout ça de mes blanches mains avec du raphia (ne vous moquez pas: j'ai beau être débordée par ce boulot de titan, je ne peux m'empêcher d'en faire un exemplaire de plus pour chaque élève afin de...afin de le garder pour moi in memory...)
Ils vont terriblement me manquer ces petits là.
mais je les retrouverai dans deux ans
et puis, nous habitons la même ville, on va se croiser, souvent
c'est donc pas si grave
Allez petit professeur, il faut savoir les lâcher, les laisser.
ce ne sont que des élèves après tout.
c'était ma 9° fournée.
9 ans qu'ils passent entre mes mains, qu'ils passent sous mes cris, qu'ils tentent de comprendre mon charabia, qu'ils s'adaptent à mon inorganisation chronique, à mon écriture illisible, à ma nervosité et ma rapidité non pédagogiques.
9 ans que je suis toujours aussi émue, attendrie, touchée, flattée et triste de les voir partir, de collectionner leurs petits mots, leur merci,leur au revoir et même leur "vous êtes trop sévère tout de même" qui me ravissent.

Que les anciens me disent: La routine s'installe au bout de combien d'années?A partir de quand notre coeur n'est plus au bord du gouffre le 30 juin?
Rappelez moi mes amis que, si ce jour arrive pour moi, rappelez moi cette promesse que je vous fais: je quitterai le plus beau métier du monde le jour où je ne chavirerai plus de la sorte.