mardi, mars 17, 2009

printemps soupir



le soleil est là. Il fait bon. Le vent doux caresse la visage de mon petit ange. Martin se réveille. Comme les animaux qui hibernent, ces premiers rayons lui ont fourni un regain d'énergie, de jovialité, de rires.
hier nous sommes allés tous les 4 avec leur mamie fraîchement arrivée, nous promener en forêt.
Simon le coquin a dormi durant deux heures, bercé dans son landau. Martin a couru pendant 2 heures, une branche cassée en guise d'épée à la recherche des méchants qu'il tuait vaillament derrière tous les arbres. Il a aussi cueilli un énorme bouquet de jonquilles qu'il a pu offrir à sa maîtresse ce matin.
Maman lui chantait de vieilles chansons d'Anne Sylvestre ("une jonquille vient dans mon jardin. bonjour ma fille, donnez-moi la main. je n'ai pas de main dit-elle pour vous saluer, je n'ai pas main dit-elle et vous me fâchez. Mais je suis jolie je pense et je sais faire la révérence. Bien mieux que vous voyez-vous") Je voulais vous illustrer ces jonquilles de cette chansonnette mais elle doit définitivmeent être trop vieillotte car Youtube ne la connaît pas.
tout était donc parfait?
tout aurait pu l'être.

Car comment apprécier de tels instants de bonheur, comment savourer cette tiédeur de la vie si papa ne le peut plus.
C'est à chaque fois la même chose: je m'imagine comment j'aurais pu vivre tel ou tel moment s'il avait été auprès de nous. il aurait bercé Simon dans ses bras vigoureux; il aurait fait une partie de football endiablée avec Martin, aurait joué à cache-cache, l'aurait aidé à grimper dans les arbres.
Nous aurions marché l'un à côté de l'autre, nous réjouissant du beau temps et de la grève annoncée pour Jeudi. il m'aurait dit, j'en suis sûre, qu'il était heureux de la vie que je m'étais construite et des beaux enfants que j'avais fait naître.
Nous aurions tempêté ensemble contre notre gouvernement d'abruti.
Je n'arrive plus à me réjouir de quoi que ce soit. Chaque sourire est accompagné d'un sanglot.
je n'arrive plus à me passionner pour quoi que ce soit. A quoi bon si je ne peux plus échanger avec mon interlocuteur préféré.
Je regarde ma mère et je suis brisée de la sentir si seule, si désarmée, les jonquilles à la main. Le jaune éclatant des pétales qui l'entourent ne font que mieux apparaître ce qu'elle est devenue: une femme fragile, perdue, grise et triste. Et c'est ma mère .
Le printemps n'y change donc rien.
on aurait pu croire que si, que le soleil nous aiderait à raviver nos coeurs;
mais définitivement non, je me demande toujours comment je peut continuer à vivre pleinement, à vivre vraiment dans un monde où mon père n'existe plus.

samedi, mars 14, 2009

Lisa: championne. Martin: super héros

je sais, je dois toujours vous parler de Simon, vous dresser son portrait, vous faire un compte-rendu détaillé de sa fabuleuse naissance.
Mais comme c'est bien gravé, je ne risque pas d'oublier.
Ca attendra donc encore un peu.
Chantage: Simon sera le roi de ce blog quand il daignera dormir ne serat-ce que quelques heures d'affilée. Car je pense être en train de consommer tout le capital-nuit blanche que j'ai à l'intérieur de moi. Il m'épuise, c'est tout ce que vous avez le droit de savoir au sujet de ce petit chenapan pour l'instant.

LISA:
L'école de Lisa a organisé un concours de dictée. Belle initiative dont l'objectif était de revaloriser l'orthographe à l'école. Quelle découverte, soit dit en passant. ca y est après une décennie de conneries (pardon..), les hautes instances de l'éducation nationale ont constaté les ravages et se sont dit (mais quelle perspicacité...) qu'il faudrait peut-être finalement apprendre quelques règles de base à nos chérubins afin de limiter les dégats.
A suivre donc. Pour l'instant, les têtes blondes qui arrivent au collège sont infichues d'accorder correctement un adjectif au pluriel, au féminin, infichues de distinguer un verbe à l'infinitif d'un participe passé.
Mais c'est un autre débat. Chut: tais-toi le méchant prof contestataire qui sommeille en moi. continue de dormir, tu es en congé maternité: tu as des fuites de lait, un périnée cassé et des nuits hachées, tranchées. Tu n'es pas prof ces temps-ci, tu es vache.
Chaque niveau a donc passé des échelons. sur les trois clases de CP, une seule élève a réussi à passer l'échelon 3.
Et cette élève, je vous le donne en mil: c'est ma poulette frisette, c'est ma fille adorée. Lisa a donc gagné un joli livre, un diplôme , une médaille et, surtout, elle a permis à sa classe de remporter un paquet de bonbons (récompense suprême s'il en est). vous n'imaginez pas à quel point elle était fière, rouge pivoine, le sourire discret aux lèvres et guettant la réaction de sa mère qui, manque de sommeil oblige, en a versé sa petite larme. Larmes que j'ai toutefois vite ravalées en entendant le commentaire faussement ironique d'une maman jalouse: "oui, bon, c'est pas juste tout de même, sa maman est prof de français"...
no comment..
A part ça, elle (Lisa) est rentrée vendredi bien moins enjouée: ils ont commencé le basket en sport et...elle n'a pas les mêmes talents qu'en orthographe ma fillette. Ne tournons pas autour du pot et ne nous éternisons pas en doux euphémismes: dès qu'il s'agit d'habileté manuelle, ma fille est nulle, archi nulle. Le souci , c'est qu'à 6 ans, elle en a désormais pleinement conscience. elle est donc sortie de l'école toute penaude en pleurnichant: " je suis la plus nulle de la classe".
Je n'aime pas mentir à mes enfants et je n'ai malheureusement pu qu'acquiescer.

MARTIN: souvenez-vous....il y a quelques mois, je me plaignais de mon fils qui courait un peu partout dans le parc en attendant sa soeur, je me plaignais de ne pas réussir à le suivre avec mon gros ventre.
Je sais désormais qu'un gros ventre, qui reste finalement bien attaché à soi, est plus malléable et déplaçable qu'un cosy , qu'un bébé tout petit arnaché dans un porte-bébé ventral. Bref, avec Simon dans les pattes, j'ai bien plus de difficulté encore à suivre mon number2 (qui court vite, vite et qui, semble-t-il, sera plus sportif que sa soeur)
Bref.
Jeudi, nous arrivons donc dans le parc pour aller chercher Lisa à 16h30. et là, j'ai le malheur de rencontrer des "connaissances" ainsi qu'une ancienne élève. Quelle faute! Mon fils ,ne supportant pas que sa mère ait la moindre vie sociale, me le fait comprendre en filant. Manière de dire: "arrête de discuter un peu et suis-moi".
Sauf que la dite-mère est une piplette invétérée .
Quand j'ai réalisé que Martin m'avait quittée depuis un petit moment, il était trop tard, le vaurien avait bel et bien disparu. Il ne se trouvait pas à l'endroit habituel. Il n'était nulle part.
Vous imaginez aisément le coup de chaud, de froid, les palpitations, le front en sueur et le fond de teint ruisselant, les jambes flageolantes. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même.
J'ai lâchement abandonné Simon à une voisine. J'ai lâchement abandonné Lisa à sa maîtresse.
(parenthèse: Lisa était RAVIE. Pas une seconde , elle ne s'est inquiétée de la dispartion de son frère. tout ce qui lui importait, c'était cette ouverture, cette chance probable de pouvoir rester à l'étude. Luxe souverain à ses yeux. Je la soupçonne d'avoir secrètement espéré que son frère se soit fait kidnapper pour quelques heures dans l'espoir de rester faire ses devoirs avec sa maîtresse. Car cette enfant ingrate prèfère, de loin, travailler avec sa maîtresse plutôt qu'avec sa mère dévouée)
Une fois mes deux autres enfants de côté, je me suis, comme il se doit, transformée en hystérique, dépeignant au mieux mon petit cascadeur à toutes les mamans m'entourant.
ensuite, la scène eût pu être drôle si je n'avais pas été si effrayée. Dans une fraternité, une solidarité sans nom, nous nous sommes toutes mis à courir dans tous les sens, hurlant de tous nos poumons "Martin, Martin!!!!".
une dizaine de femmes courant, courant à en perdre haleine. J'ai presque fait ma parisienne avant l"heure.

Le diablotin a finalement été retrouvé dans un petit bosquet où , je cite: "J'avais trouvé un nouvel arbre ici, maman, en forme d'escalier trop super. Pour l'escalader avec mon nouveau copain. Mais non, c'est pas dangereux maman. S'il y a des méchants, moi je cours plus vite. je cours à 10 000 vitesse. alors. tu vois, je suis le plus fort".
No comment à nouveau....

mercredi, mars 11, 2009

la chanson du mercredi

elle fait son retour.
Tout en douceur.
Lentement.
on refait surface. Mais pas trop vite.



dimanche, mars 08, 2009

j' y serai


13 septembre 2009: ce sera ma première parisienne.
Pas une très longue course et c'est bien heureux: après une période grossesse puis maternité puis périnée à rééduquer..je ne pense pas être au top de ma forme d'athlète d'ici septembre.
Mais peu imopiorte: l'ambiance sera extra, j'en suis sûre.
On sera entre copines.
et ce sera un bel hommage à papa.

vendredi, mars 06, 2009

renaissance

A l'origine, ce blog ne devait parler que de mes enfants. D'où le titre.
Il leur était dédié. Notamment pour que, plus tard, ils puissent y puiser leurs souvenirs, ils puissent s'en servir afin de remplir leur mémoire. Pour qu'ils aient des traces de leur enfance et de l'amour que je leur porte.
Et puis, de fil en aiguille, j'ai fini par parler de tout et de rien, de mon quotidien de maman bien sûr mais aussi de mes états d'âme, de mon travail, d ela vie en somme.

Mais je n'ai pas oublié le titre de ce blog, je n'ai pas oublié la raison première qui me l'a fait créer.
Et je me dois d 'y revenir.
Car mon troisième enfant du bonheur est arrivé.
Et bien que sa grossesse ait été placée sous des auspices peu joyeux, bien que ma capacité et mon goût d'écrire se soient taris fin novembre, mon troisième enfant d'amour se doit de figurer ici car il m'apporte beaucoup de bonheur, car il apaise, un peu, ma colère, ma révolte et mon désespoir.
alors pour mon petit Simon, ce blog va renaître.
Mais avant de pouvoir évoquer mon petit coeur en toute sérénité, je me dois aussi de parler de papa.

En 2008, ce blog s'était achevé sur une note pleine d'angoissee mais aussi pleine d'espoir.
Je n'avais pas pu y revenir jusqu'alors: revoir ce billet sans même le relire m'était trop douloureux. Il me rappelait le temps béni où je pouvais encore croire, espérer.
je ne le peux plus désormais et je dois l'accepter.
Pedro pense, sans doute à juste titre, que pouvoir écrire à nouvau, être capable de reprendre le fil, avoir la force d'apporter une suite est un premier pas essentiel,pour moi, dans ce que l'on nomme le travail de deuil.
Alors disons que j'avance, que je fais un premier pas vers la vie, vers la joie. que j'accepte de ne plus m'engluer dans ma douleur. Que j'accepte la possiblité de sourire et de vivre.
Sans lui.
Pour mes enfants, pour leur bonheur.