vendredi, février 23, 2007

peur de rien

Hier, Lisa a subi sa deuxième intervention chirurgicale. Sans sourciller, sans pleurnicher. Comme une grande. Elle m'épate par son courage, vraiment.
Elle s'est réveillée à 7h, de super bonne humeur en chantonnant "je vais me faire opérer, et ps toi, euh!".
Arrivée à 'hôpital , elle a un peu ralé car elle n'était pas la plus jeune ; elle savait donc qu'elle ne passerait pas la première et ne cessait de répéter qu'elle était impatiente.
La petite fille qui attendait comme elle avait peur, ne lâchait pas sa maman, son doudou. Gentille, Lisa a donc tenté de lui expliquer ce qui allait se passer pour la rassurer. Morceau choisi:
"tu sais tu vas aller dans ton petit lit dans une pièce, toute seule, sans ta maman parce que les parents ne peuvent pas venir; tu vas respirer une drôle d'odeur dans un masque et paf, tu vas t'endormir. Une fois que tu seras endormie, le docteur pourra sortir tous ses outils pour aller faire un trou dans tes tympans et il mettra le petit appareil dans le trou pour que tu entendes mieux"
Allez savoir pourquoi, la petite fille s'est mise à hurler de frayeur et la maman m'a fait les gros yeux, a regardé ma fille comme si c'était un monstre et ne m'a plus adressé la parole de la matinée.
Je n'y peux rien, avec Lisa, si on ne veut pas faire naître d'angoisse, d'inquiétude chez elle, il faut lui dire avec précision, clarté et sans fioriture toute la vérité. Elle aime aveoir les détails concrets, les explications nettes de ce qui va lui arriver. De toute évidence, cette pauvre petite fille, elle, n'avait pas vraiment été mise au courant de ce qu'on allait lui faire.
Les brancardiers sont venus chercher Lisa vers 9h30. Elle est montée toute seule dans son lit, s'est déshabillée, a enfilé sa superbe robe en papier et a posé sa charlotte sur la tête . Et elle est partie. J'ai réussi à lui voler un bisou tout de même car, moi, je n'en menais pas large. Et, comme à son habitude, elle a dû sentir mon angoisse car elle est partie en riant et en me disant '" bye, bye Maman, à tout à l'heure, t'inquiète pas , ça va être rigolo".
L'ORL qui l'a opérée et qui commence à bien la connaître m'a fait un compte rendu très amusé de l'intervention. Lisa n'a pas arrêté de parler jusqu'à ce qu'elle s'endorme; elle parlait même avec le masque sur la bouche. Bref, il était ravi: elle lui a égayé sa journée. Toutes les infirmières m'avaient d'ailleurs dit qu'elles connaissaient Lisa de "réputation" car le chirurgien les avait prévenues que ce jour-là, ils allaient opéré un petit phénomène. C'est très drôle cette image que les gens ont de ma fillette.
Elle était de retour vers 11h30, moins en forme, il faut l'admettre. Mais ça n'a pas duré. A midi, elle s'enfilait un paquet de biscuits et un bol de chocolat chaud. L'infirmière me répétait en me faisant les gros yeux elle aussi qu'il ne fallait pas laisser Lisa marcher seule de toute la journée, que l'effet de l'anesthésie durerait 24h....oui, mais moi, ma fille, elle sautait déjà partout, elle dansait. Et même pour sortir de la clinique, il était hors de question qu'elle me tienne la main.
La journée a été longue, éprouvante pour moi mais , elle l'infatigable, elle s'est couchée à 22h...