samedi, septembre 06, 2008

c'est la rentrée



J'aurais pu vous faire un billet bien noir concernant cette rentrée des classes.
Parce que je n'ai pas du tout l'emploi du temps souhaité, que mon temps partiel ne me sert à rien au vu du nombre d'heures de trou qui jalonnent ma semaine. Je désirais ne jamais commencer à 8h. C'est le cas 2 jours par semaine. Je souhaitais conserver ma salle, celle que j'avais aménagée à mon goût, celle dans laquelle trônait mon armoire magique au sein de laquelle je pouvais entasser MON bordel. Je travaille finalemnt sur 4 salles différentes, je dois souvent parcourir deux étages entre 9h et 9h05 ou entre 11h et 11h05 avec des centaines d'élèves qui prennet les couloirs et les escaliers pour un circuit de rallye et qui ne voient pas qu'au passage mon ventre aurait aimé être épargné par les coups de coudes, de sacs, de cartables.
J'aurais pu vous faire un billet noir car je cours au sens premier du terme à longueur de journée, notamment le matin lorsque je commence à 9h. Il me faut déposer Lisa à 8h30; Martin à 8h45 et prier la sainte Vierge pour que ces fichus travaux cessent,pour que ces fichus bouchons disparaissent afin que je puisse, de temps en temps, arriver à l'heure en cours. Alors, pour grapiller quelques minutes, entre les deux écoles des loustics, je cours, réellement, avec Martin sous le bras.
Number3 ne bouge pas beaucoup ces temps-ci: je pense qu'il est un peu chamboulé par ce nouveau rythme etqu'il ne comprend pas trop pourquoi sa mère l'agite ainsi dans tous les sens.
j'aurais pu vous faire un billet noir car Pedro a un mois de septembre bien occupé: on ne le verra que les week-ends et je ne peux donc compter que sur moi dans cette course effrénée que constitue chaque journée.
J'aurais pu vous faire un billet noir car j'ai fait ma rentrée avec une voix caverneuse, affreuse. je suis à la limite de l'extinction de voix et je souffre. il faut avouer que pour une prof, travailler sans voix, ça complique quelque peu la tâche.
J'aurais pu vous faire un billet noir car Martin n'a déjà pas été accepté en classe pour cause de conjonctivite carabinée, car Martin dort très peu, se couche tard, se réveille tôt et fait des cauchemars.
Vous voulez vraiment connaître la cause de son agitation soudaine?
Mon fils a des vers. youpi! je n'avais pas encore connu ça. Nous sommes donc en pleine phase vermifuge +collyre antibio pour les yeux +traitement préventif anti poux pour Lisa . Bref, comme d'habitude, je joue aux infirmières.
J'aurais pu vous faire un billet noir tout simplement parce que, entre les deux écoles, le collège, les cours à préparer, fignoler pour un niveau (4°) que je maîtrise mal, les inscriptions aux associations sportives, les foultitudes de paperasseries à remplir, les examens à passer au labo, les rendez-vous à l'hôpital, chez le gynéco...et tout ça, un peu trop en solo à mon goût...je suis,déjà, un peu sur les rotules.

J'aurais pu, donc.
Mais je ne le ferai pas.
Car, en cette rentrée, deux petits soleils illuminent mon ouragan.
Lisa et Martin sont fous de joie d'aller à l'école.
Martin tout d'abord qui a fait son entrée en Petite section de Maternelle et qui semble déjà y avoir passé toute sa vie. Dès le premier jour, il est allé s'installer en me disant "au revoir maman, à tout à l'heure". c'est moi qui ai dû me cacher pour essuyer ma larmichette.
sa maîtresse est formidable car, je cite "elle, elle ne se fâche jamais". et puis, il a déjà tout un tas de copains. bref, comme d'habitude pour lui et avec lui, les changements, les bouleversements se passent dans une facilité presque détroutante.
Lisa est encore plus heureuse que son frère: elle adore l'école primaire. et lorsque Pedro lui demande comment ça se passe au téléphone; elle est tout en superlatifs: "la maîtresse est formidable, la classe est superbe, les activités sont extraordinaires". Même la cantine qu'elle fréquente désormais assidument trouve enfin grâce à ses yeux: c'est un self, on peut choisri les entrées et les desserts, on porte son petit plateau tout seul..la belle vie, quoi.
Elle rentre tous les soirs et prend à peine le temps d'ôter son blouson avant de se mettre au travail. car, au CP, on ne rigole plus, on a des devoirs et Lisa adore ça.

alors voilà, tout va très bien. se lever le matin et voir leur frimousse ravie, voir leur sourire s'élargir, les observer en train de déjeuner, de faire leur toilette et de s'habiller à toute vitesse pour, vite, vite, vite, se rendre à l'école, c'est extra. tous deux partent en chantonnant, dansant, courant. lisa prend à peine le temps de me dire au revoir tant elle est impatiente.
J'avoue que dans ces moments-là, ma fatigue disparaît en un coup de baguette magique.