toutes mes excuses tout d'abord pour ceux qui, en lisant ce billet, n'y comprendront fichtrement rien: message subliminal aux intéressés, aux seuls concernés, aux privilégiés qui nous ont accompagnés ce week-end. Que chacun d'entre eux se retrouve dans ce petit compte-rendu (loin d'être exhaustif)
rien de bien nouveau au cours de ces trois jours festifs et c'est ça qui est bon: lorsque l'on se retrouve, on avance en terrain conquis, en terre familière et hospitalière. On sait qu'on aura droit aux silences, on sait qu'on peut arriver fatigués de sa journée de boulot, on sait qu'on pourra réclamer une douche , on sait qu'on pourra se resservir tout seul 10 fois à l'apéro sans avoir à attendre l'invitation de l'hôte. On sait qui végètera devant la télé et qui s'affairera en cuisine.
Rien de neuf donc: du coutumier et du plaisant.
Mais dans l'ensemble, ce week-end nous a de nouveau mis devant le fait accompli: bien que nous vieillissons, on parvient à garder un état d'esprit somme toute assez enfantin.
On vieillit car on se sent vraiment très trentenaire à l'arrivée des baby-sitter (j'ai réalisé , surprise, que j'avais le double de leur âge; gloups)
Mais on n'est pas si vieux que ça puisque face à ces mêmes baby-siiter toutes fraîches (mon homme déteint sur mon langage), on joue les coqs dragueurs.
Lorsqu'on se déplace pour un week-end, on est toujours excessivement chargé, comme 10 ans auparavant.
La différence est que désormais, nos sacs ne contiennent plus 10 paires de chaussures et une trousse à maquillage ultra garnie. non, désormais, ce sont les biberons, les couches,les mouche-bébé et les vêtements en taille 2/3 ans qui encombrent nos bagages.
nous n'avons certes plus 15 ans car désormais, au resto, on se jette sur les brochettes de saint jacques et sur les poëlées de foie gras ; on boude les pâtes et les frites. Mais , on choque toujours autant les serveuses en évoquant sans complexe nos difficultés digestives post-ingurgitation de poivrons.
On n'a plus 20 ans car on a un mal fou à passer le cap de minuit, car on parle Tibet, Chine, Ecologie, environnement.
On reste jeune car, en majorité, on vote toujours à gauche, on croit encore en la solidarité (utopie dirait l'un de nous? non, non, s'insurgent les plus..idéalistes) mais la vieillerie se fait sentir car notre écoute bienveilante est à présent taxée d'une étrange attirance pour le sordide tant ça semble anormal de s'occuper d'autrui. L'embourgeoisement nous envahit: on serait prêt à faire fi de notre attachement à la laïcité pour enfermer nos enfants chéris dans de jolies institutions privées dorées au sein desquelles les poux seraient exclus.
Dois-je avouer que je commence à me sentir un peu seule?
Désormais, les lendemains de journées/ soirées trop arrosées, on enfile notre tenue de joggueur fou et on va éliminer les toxines qui nous ont engraissés. 10 ans en arrière, on prenait nos petits déjeuners à la bière, non? et du coup, on avait peut-être mal au foie mais,au moins, on ne se détruisait pas le genou en tentant de suivre la cadence Guilainesque.
On a terriblement honte de nous replonger dans le spectacle de nos 25 ans: on se prend de plein fouet les rides qui n'existaient pas encore, les fesses qui semblaient plus petites, les cheveux qui paraissaient bien plus fournis. et , surtout, on prend conscience que nos 25 ans sont loin car plus jamais on ne se sentirait capable d'offrir un tel spectacle de débauche (d'ailleurs, il a fallu user de mille stratagèmes pour empêcher nos enfants de venir observer, intrigués, cette vidéo désormais reléguée dans le placard des interdits)
Mais,on reste jeune et taquins puisqu'on a toujours autant de plaisir à échanger sur des sujets frivoles et légers, puisqu'on s'amuse autant de nos comparaisons (et toi, à quel âge le premier....?), puisque l'objectif non feint de chaque conversation est de rire, d'amuser, de se moquer.
On évoque toutefois avec moins d'insouciance nos parents et leurs tracas de santé. On s'aperçoit que le temps passe dans chacune de nos familles. et on se soutient de façon pudique et sincère, d'un regard, d'un sourire, d'une main sur l'épaule. Quelques mots ou gestes anodins qui nous rappelent que, derrière la façade, derrère la légéreté de cette camaraderie franche, est tapie une amitié sincère et solide sur laquelle, on le sait, on pourra s'appuyer dans les moments durs.
Mais la jeunesse l'emporte car nous sommes dorénavant entourés de jeunesse: nos enfants pullulent et leurs cris, leurs rires, leurs pleurs aussi, leurs fesses dansantes, leurs yeux coulants, leurs chaussures sales, leurs doigts sucrés et collants, leurs émerveillements, leurs joies, leurs caprices..;leur vie nous entourant nous emplissent de jeunesse: si nos retrouvailles sont désormais si chaleureuses et animées, c'est en grande partie grâce à eux.
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