mercredi, décembre 12, 2007

l'enfer du mercredi matin

Le mercredi matin, on fait les courses.
Expédition à Carrefour, Martin et Lisa sous le bras.
et c'est l'enfer.
J'entends déjà vos commentaires: "mais enfin, il me semble qu'elle ne bosse pas tous les jours, toutes les après-midi, alors pourquoi va-t-elle faire ses courses le jour où elle a les marmots sur les bras?, pourquoi?"
Parce que , cher lecteur, mes après-midi libérées sont en fait, in croyable ,des demi-journées où je TRAVAILLE. Je rappelle aux ignorants, aux envieux , aux râleurs et à tous ceux qui crachent contre ces privilégiés de fonctionnaires qu'un prof ne bosse pas 18h, non, non. Il fait cours 18h et, en dehors de cela, il prépare, il corrige; bref, il travaille.
donc le lundi après-midi, le mardi après-midi, je pourrais faire mes courses. Mais la priorité va à mon enseignement, à la perfection didactique et pédagogique de mes cours, à la correction pertinente et valorisante de mes copies et tant pis si mes enfants manquent de danettes, de compotes ou de BN au choco. Leur mère remplit son sacerdoce, le dos voutée sur ses copies, dans le silence et l'abnégation. Amen.
Non, en fait, bosser le mercredi avec les deux loustics dans les pattes est impossible. J'ai essayé mille subterfuges; rien à faire. ils ont toujours un truc à me demander, ils sont sans cesse en train de se chamailler, taper, tirer les cheveux, se trucider à coup de ciseaux . Par conséquent, j'ai capitulé et je bosse d'autres jours.
en contrepartie, le mercredi, donc, c'est courses.
J'ai donc deux enfants à fourrer dans le chariot. Evidemment Lisa veut faire comme son frère.
C'est un premier inconvénient car, bien sûr, ils ne tiennent pas à deux dans le siège rouge riquiqui (d'ailleurs, Martin lui-même commence à être un peu saucissonné là-dedans; faudrait repenser le concept de ces chaises, en inventer des plus larges, plus profondes, à étage pour les familles nombreuses..)
Lisa est donc debout dans le chariot. Problème: je me rends compte arrivée à la caisse que, bien souvent, elle a écrasé un fromage, piétiné le tube de dentifrice, aplati une tomate...un vrai carnage.
Problème n°2: ils sont toujours deux, et donc, bien plus aptes à détourner mon attention de la babiole, du nounours, du paquet de bonbons, de la tablette de chocolat qu'ils réussissent à dissimuler entre les pommes et les bananes et que, je finis, par payer, découragée.
Problème n°3: l'envie de pipi. Certes, on peut trouver des toilettes dans carrefour mais vous avouerez qu'y traîner un chariot plein à craquer , un mouflet geignard et rempli de chocolat (tactique pour faire taire Martin durant 10 mn: lui remplir le gosier d'un pain au chocolat; on peut au moins faire 3 rayons dans le calme et la tranquilité) et une excitée qui hurle "j'ai très envie, vite, vite"...c'est usant.
Problème n°3 : les commentaires incessants de Lisa à tout bout de champs: les décorations de noël qui lui donnent envie de chanter, le contenu du chariot des voisins quand on va perser nos légumes "et pourquoi t'as acheté ça monsieur? tu sais ceux-là ils sont meilleurs? et tu sais que nous on a acheté plein de bonbons, et mêmes des fraises harribo parce que c'es tmon anniversaire samedi! " et toi t'as quel âge au fait?"
Accessoirement, la personne ainsi interrogée peut, parfois, s'avérer être un parent d'élève. Celui à qui j'ai osé dire 15 jours auparavant qu'un peu d'autorité serait la bienvenue pour oser interdire à son rejeton de passer 3h sur MSN quotidiennement....
Même scénario à la caisse: Lisa connaît le prénom de toutes les caissières à qui elle chante systématiquement une , des petites chansons, très fort, durant TOUUUUUUT notre passage en caisse , histoire d'égayer leur morne journée. bien évidemment, en entendant sa soeur chanter "5 petits canards dans le pré..llalali, lalala, 4 petits canards dans le pré, lalali, lalala.." Martin reprend de plus belle avec une variante, son nouveau vocabulaire préféré "5 petits cacas dans le pré...."
Bon, voilà, comment dire. Je suis fatiguée..

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