mardi, mai 01, 2007

vivre avec et sans enfants: avantages et inconvénients


Une discussion avec un ami futur papa m’a fait réfléchir au bouleversement qu’apporte la naissance d’un enfant dans notre existence. Je me suis demandée ce qui pouvait me manquer dans ma vie d’avant , sans honte, sans avoir le sentiment d’être une mauvaise mère qui, oh mon dieu, ose prétendre que la vie pouvait avoir des avantages avant.

Si, quelques-uns :

  • Je pouvais aller au cinéma, souvent.. ;je n’y vais plus jamais (mais , de façon très illégal, mea culpa, je suis tout de même très au faite des dernières sorties)
  • Nous pouvions, Pedro et moi, aller au restaurant et prendre le temps :apéro, entrée, plat, dessert, une à deux bouteilles de vin (hips !)…on va encore assez souvent au restaurant, contrairement au cinéma mais…on a réduit considérablement notre timing : plat, dessert et une demi bouteille avalé goulument, rapidement. Pourquoi ? Parce que nous avons à côté de nous, deux enfants terribles qui crient, qui sautent, qui renversent leur verre, qui vont discuter aux tables voisines, voire piquer dans les assiettes de parfaits inconnus, heureusement assis loin de nous (et là, on fait semblant de ne pas connaître ces petits monstres terriblement mal élevés)
  • Je pouvais sortir avec les copines sans avoir l’œil rivé au portable pour être certaine que tout se passe bien à la maison, sans avoir l’œil rivé à la montre en constatant , angoissée, qu’il ne me reste plus que 3 à 4h de sommeil devant moi. Les enfants n’ont aucune pitié, peu importe que leur mère soit sortie la veille. A 6h30/ 7h30 les bons jours, ils sont frais, dispos, et plein, plein d’énergie.
  • Et il découle du point précédent, évidemment, que sans enfant, nous pouvions dormir, toute la nuit, sans interruption pour cause de cauchemars /fièvres / accidents de pipi / peur de l’école / perte de tétine ….on pouvait faire une grasse matinée le matin et on n’était jamais réveillé par une petite furie se jetant sur nous à 7h.
  • Je me souviens de cette époque où justement, on n’avait pas à craindre d’être surpris en flagrant délit d’activités d’adulte par la dite petite furie !
  • Je pouvais ne pas faire à manger et grignoter des cochonneries en guise de repas sans culpabiliser. Là, je suis forcée et contrainte de préparer un semblant de truc équilibré et mangeable pour le bien-être de mes enfants.
  • Notre maison, notre appartement n’était pas décoré de peintures, n’était pas parsemé de boules de pâte à modeler (pourquoi je lui ai raconté l’histoire du petit Poucet à ma fille ? pourquoi a-t-elle peur de ne pas retrouver le chemin de sa chambre ?) . Parce que décoration d’intérieur ne rimait pas avec poupées, camions, légos, nounours, garages, fermes, polly pockets, petits poneys, barbies, trains….
  • Je ne savais pas qu’on pouvait se faire un sang d’encre pour quelqu’un d’autre, pas à ce point. Je ne savais pas que cela pouvait parfois être compliqué, douloureux, angoissant d’être responsable, entièrement responsable d’un petit être fragile, inconscient de tous les dangers. Ca occasionne quelques suées froides tout de même car tout peut-être potentiellement dangereux pour un enfant ; on doit être sur le qui-vive en permanence. Et puis, il nous prend parfois l’idée saugrenue de penser aux éventuelles maladies, aux éventuelles drames qui pourraient se jouer ; à tout ce que l’on entend….et là on réalise que l’amour que l’on porte à ces petits…il est…incroyable, incommensurable, presque démesurée

Mais du coup, on en arrive aux avantages de la vie avec enfants…parce que cet amour qui naît au moment même où sort cette petite tête, c’est le plus beau qui existe, non ?

Cette responsabilité qu’on endosse instinctivement, ce don de soi, cette protection qu’on leur apporte de façon quasi animale nous rend fort, nous révèle des capacités, une endurance, une patience, une volonté dont on ne se croyait pas capable. Parce qu’égoïstement, on se rend compte qu’on sert enfin vraiment à quelque chose, qu’on a une réelle utilité, que toutes les autres, qu’on pensait pourtant fondamentales et essentielles avant cela nous paraissent désormais bien futiles et vaines. Parce que faire un gâteau au chocolat n’avait aucun intérêt auparavant et devient une fête aujourd’hui. Parce que la maison était vide, silencieuse et triste et qu’elle pétille désormais de bruits, de cris et d e pleurs certes mais aussi de rires, de danses et de chants. Parce que le regard, les paroles de nos enfants valent de l’or, leur curiosité, leur émerveillement face aux mystères du monde et de la vie, leur surprise toute neuve de voir un vrai tracteur, une vache, une girafe, un avion. Tout ce que nous ne regardons même plus. Parce que nous sommes parents ; parce qu’ils nous aiment sans condition, même si nous ne sommes pas parfaits, parce qu’ils ne savent même pas qu’on peut avoir des défauts, parce qu’ils n’imaginent pas une seconde que nous ne sommes pas les plus beaux et les plus gentils

Au final, je ne reviendrai en arrière pour rien au monde.. ;ou juste deux/ trois jours, de temps en temps !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

en tant que futur Papa qui n'a plus qu'environ 9j pour aller au cinéma, se faire un resto, sortir entre potes à point d'heure, faire des grasses mat'...ben, ca me va trop bien comme programme pour les années à venir - Steph -