samedi, juin 03, 2006

dois-je m'inquiéter?


De toute évidence, j'ai un souci neuronal dont la gravité m'est pour l'instant inconnue.
Cet après-midi, par ce beau soleil, la seule occupation à éviter et que je ne pus éviter pour cause de visite familiale portugaise était le samedi au supermarché...que dis-je: le samedi à l'hypermarché; tant qu'à se gâcher quelques heures, autant faire les choses en grand.
Vous connaissez presque tous ma formidable organisation, mon sens inné du rangement.Moi-même, je suis en progrès car je ne suis plus dupe de ce défaut terrible que j'ai vainement tenté de dissimuler sous divers stratagèmes, tous plus grossiers les uns que les autres. Bref, avant de partir pour ma folle après-midi, je prends conscience qu'une vérification sac à maintère s'impose: on ne sait jamais. Comme je fus fière de cette sécurité que je prenais: ma carte pass, ce sésame m'ouvrant les portes de la grotte magique carrefouresque était absente du dit sac à main. Ma fierté redoubla dans les minutes qui suivirent: la carte fut quasi instantanément retrouvée sur la cheminée. Ô joie! Ô grâce absolue, me voilà prête, armée du nécessaire indispensable: la fameuse carte, les cabas verts d'une élégance folle,et, tout de même, la jupette dont il est question plus bas et les sandalettes parce que, quand même, il faut trouver des artifices pour que l'après-midi ne sombre pas dans la déprime totale.

Me voilà donc dans la grotte d'Ali baba moderne, bondée évidemment de tout un tas d'idiots qui, comme moi, ont pensé qu'en cette chaude journée, le mieux était encore d'aller acheter un trésor de consommation.
La liste à la main ( ah oui, j'avais oublié cet autre progrès: j'avais fait une LISTE...vous y croyez...je vous dis: je suis en pleine maturation!), je parcours donc les allées alléchantes, d'un pas véloce; je remplis mon coffre à roulettes d'une main agile...en 1 heure, c'est expédié: j'ai tout ce qu'il me faut pour entrer dans le nouveau rôle que je comptais endosser toute la semaine: gentille et docile femme au foyer , adorant ses fourneaux et épatant beau-papa.
Je passe 15 minutes aux caisses tout de même afin de pouvoir entièrementsavourer le plaisir d'être là, entourée de marmots qui braillent, de couples qui se chamaillent, de mémés qui piaillent.
je dispose mes victuailles sur le tapis roulant magique, je les range dans mes fameux cabats verts et je dégaine la carte pour payer....marche pas...rien à faire, ça marche pas. Les yeux se rivent sur moi, hostiles. J'observe ma carte et, je me sens brusquement devenir petite, toute petite car j'y lis: "date d'expiration: 02/2006"
Je m'excuse platement, la gentille ouvreuse de la caverne maudite me confisque mon coffre roulant, me punis; la gentille dame qui se trouvait derrière moi et qui a sans doute pitié de mon regard , de mon allure gauche de gamine imbécile me tend son téléphone portable (puisque, bien sûr, j'avais omis cette vérification-là) afin que je puisse appeler Pedro. je vous passe mon malaise au téléphone, je vous passe ses sarcasmes..un peu d'amour-propre tout de même.
On se fixe un rendez-vous terriblement romantique au rayon boulangerie. J'y passe un nouveau quart d'heure de solitude oppressante, observant les uns et les autres choisissant leur baguette tradition, leur pain bio, leur boule campagnarde, me ratatinant dans mes sandalettes, me croquant les moitiés d'ongles me restant...enfin , mon sauveur arrive, hilare, la carte pass à la main, la bonne.
J'ai donc pu, finalement, me procurer tous les ingrédients nécessaires aux divers mets que je comptais concocter...mais là, il va falloir attendre un peu...ce soir, c'était pizza parce que...j'ai pas vraiment eu le coeur !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'essentiel est de rajouter quelques trucs sur la pizza pour faire croire que tu l'as faite toi-même.
Tu n'as plus qu'à prendre la carte Leclerc et à changer de magasin maintenant...